Dans ce poème Queneau insiste, avec humour, sur la nudité des statues du jardin des Tuileries. Cette nudité exposée dans la ville est réprimandée par les déjections des pigeons.
Ce court poème contient à la fois le péché (les nues à la vue de tous) et la sanction du péché (la fiente des volatiles sur les statues).
LE PETIT PEUPLE DES STATUES.
Le petit peuple des statues
Au Jardin des Tuileries
Est un petit peuple de nudistes
Ces messieurs et ces dames
Se mettent volontiers à poil
Bien qu’il y ait là des enfants
Et des touristes à l’âme pure
Et les pigeons leur chient dessus
Sur le petit peuple des statues.
Raymond Queneau.
Courir les rues. Battre la campagne. Fendre les flots – Gallimard- 1967-
Le jardin des tuileries peut être comparé à un véritable musée en plein air avec ses plus de 120 statues et ses fréquentes expositions de sculptures.
En voici quelques unes.
Le baiser de Rodin.
Les 3 grâces de Aristide Maillol.
La Renommée montant Pégase par Antoine Coysevoix.
Diane de Louis Auguste Lévêque.
Vénus Callipyge de François Barois.
Médée de Paul-Jean-Baptiste Gasq.
Cassandre se met sous la protection de Pallas, Aimé Millet.
Le Faune au chevreau de Pierre Lepautre.
Jeannette de Paul Belmondo.
Apollon de Paul Belmondo.
Besoin d’une petite pause ? vous pourrez vous asseoir tranquillement sur une chaise du Jardin des Tuileries, autour du grand Bassin Octogonal, en compagnie des maîtres des lieux : les pigeons.
Sources.
Marie Noëlle Campana – « Queneau pudique, Queneau coquin » – Presses Universitaire Limoges
Coucou Gérard, j’ai bien ri avec ton billet et les mots pleins de verve de Queneau!
Les statues sont nues mais le corps est beau et c’est la grande tradition de l’art que de dévoiler ses courbes et contre-courbes. Quant à nos amis pigeons, ils couvrent aussi les « habillés » de leurs petits paquets poisseux et même les sandwichs des touristes et promeneurs… Sacrés pigeons! Voilà pourquoi les Japonais ont toujours des parapluies même quand il y a du soleil, je plaisante!
Ils roucoulent pour l’heure (les pigeons) et les statues des Tuileries vont encore se faire « arroser » mais elles sont, comme tu le montres, si belles.
Bravo pour cet intermède qui m’a mis un grand sourire aux lèvres, je te fais de gros bisous, amicales pensées
Cendrine