Du XVIe au XXIe siècle, le nombre de chansons sur Paris, est de plusieurs milliers de titres. Nous avons tous en tête une chanson qui évoque Paris, quels que soient notre génération et nos goûts musicaux. Selon George Gershwin, « il n’y a que deux sujets de chansons possibles : Paris et l’amour ».
Aujourd’hui oubliée, la chanson « Quand minuit sonne à Paris », enregistrée par Marie-José en 1943, mérite d’être redécouverte.
Marie-José naît le en 1914 en Algérie, d’un père est instituteur venu de Paris et d’une mère espagnole qui rentrèrent en France à la fin de 1936.
Destinée à être infirmière, Émilie Mauricette Lhuillier (son vrai nom) entre à la Salpètrière en 1937.
Parallèlement à ses études médicales, elle suit des cours de comédienne car elle rêve de monter sur les planches. Sa carrière débute au cinéma, elle décroche quatre rôles secondaires qui lui permettrons de se faire remarquer :
- Naples au baiser de feu d’Augusto Genina qui sort en salle en décembre 1937, avec Tino Rossi, Mireille Balin, Marcel Dalio et Viviane Romance.
- Rappel immédiat de Léon Mathot dont la première n’eut lieu qu’en juin 1939,avec Mireille Balin, Eric von Stroheim.
- Circonstances atténuantes de Jean Boyer en juillet 1939 avec Michel Simon, Arletty, Dorville, Andrex.
- Ils étaient neuf célibataires de Sacha Guitry avec Max Dearly, Victor Boucher et Saturnin Fabre.
Non seulement on la remarque mais on trouve qu’elle a une voix charmante et Odéon lui fait signer un contrat.
Ce sera le début d’une carrière qui durera plus de trente ans.
À partir des années 1961-62, quand vient la mode des yéyés, elle est rangée dans un style révolu. Dès lors, elle ne fait plus que des apparitions chez Pascal Sevran et dans d’autres émissions consacrées au music-hall du passé.
On trouve régulièrement sa photo sur des petits formats, partitions bon marché qui popularisaient les chansons.
Marie-José s’est éteinte le 3 février 2002 (à 87 ans) à Paris (13e).
Quand minuit sonne à Paris -1943-
Auteur : Louis Poterat. Compositeur : Paul Durand
Ce n’est pas un dimanche
Qu’ils se sont rencontrés
Ce n’est pas sous les branches
Par un beau jour d’été
Leur amour naquit par une nuit d’hiver
Dans un vieux faubourg désert
À l’heure où le vent monotone et glacé
Gémit sous les toits penchés
{Refrain:}
Quand minuit sonne sur Paris
Quand chaque logis paraît endormi
En rôdant le long des murs gris
L’amour va guetter ceux qu’il a choisis
Dans la paix du soir
Soupirant son air connu
Un frisson d’espoir
Illumine les cœurs perdus
Il suffit d’une heure d’oubli
Pour que loin du bruit
Le cœur ébloui
S’abandonne au rêve infini
Quand sonne minuit
Sous le ciel de Paris
Ce n’est pas un dimanche
Qu’ils furent séparés
C’est par une nuit blanche
Qu’ils durent se quitter
Mais tous les chagrins, même les plus cruels
Ne sont jamais éternels
Comme elle rôdait un soir, le cœur las
Il prit à nouveau son bras
{au Refrain}
Sources
Du temps des cerises aux feuilles mortes