Le poème « La Ballade des Femmes de Paris » fait partie de « Le Testament » qui passe pour être le chef d’oeuvre de François Villon.
Dans ce poème Villon vante la verve des parisiennes qui, pour lui, est sans égale.
Son parler populaire lui fait utiliser des formules savoureuses comme « Il n’est bon bec que de Paris. »
Le bec signifie le nez et la figure assimilés à un bec d’oiseau et on peut y associer parallèlement l’image de « clore le bec à quelqu’un », « se prendre de bec »... ce qui donne un côté attachant et spontané à cette formulation de Villon.
Ballade des femmes de Paris.
« Quoi qu’on tienne belles langagères
Florentines, Vénitiennes,
Assez pour être messagères,
Et mêmement les anciennes ;
Mais soient Lombardes, Romaines,
Genevoises, à mes périls,
Piémontaises, Savoisiennes,
Il n’est bon bec que de Paris
Ce dit-on, les Napolitaines,
Et sont très bonnes caquetières
Allemandes et Prussiennes ;
Soient Grecques, Egyptiennes,
De Hongrie ou d’autre pays,
Espagnoles ou catalanes,
Il n’est bon bec que de Paris
Gasconnes aussi Toulousaines :
Du Petit Pont deux harangères
Les conclueront, et les Lorraines
Anglaises et Calaisiennes,
– Ai-je beaucoup de lieux compris ? –
Picardes de Valenciennes ;
Il n’est bon bec que de Paris
De bien parler donnez le prix.
Quoi que l’on dise d’Italiennes,
Il n’est bon bec que de Paris ».
Image censée représenter François Villon dans la plus ancienne édition de ses œuvres (Pierre Levet, 1489).
Villon est recueilli par Guillaume de Villon, un chanoine de l’église Saint-Benoît-le-Bétourné.
De 1443 à 1452, Villon est étudiant à Paris.
Bachelier en 1449, licencié puis maître ès Arts de l’Université de Paris, Villon semble destiné à devenir clerc.
Mais il fréquente des brigands et devient très vite un « mauvais garçon » : il est condamné à plusieurs reprises.
Il blesse mortellement un prêtre au cours d’une rixe…
Tantôt exilé, tantôt voyageur, il passe par Blois où il participe au « Concours de Blois » à la cour du duc Charles d’Orléans.
Les deux œuvres principales de Villon sont le Lais et le Testament.
La Ballade des Pendus aurait été écrite lorsque Villon s’attendait à être pendu après sa condamnation. Sa peine aurait été ensuite commuée en peine d’exil.
En 1463, Villon disparaît sans laisser de traces, après une seconde peine d’exil.
Chris Papin interprète le poème de François Villon « La ballade des femmes de Paris ».
Bonsoir Gérard,
Il n’y a pas à dire, il a bon goût François Villon et vous avez bon goût aussi!!!
Ah ces Parisiennes qui cancanent, oh pardon qui discourent avec tant de vigueur qu’elles ont la palme du « bon bec »!
J’aime beaucoup Villon, cet écorché vif dont la poésie mêle avec brio des notes de soie et des accords de fange. Merci pour votre article et cette ballade qui dessine un paysage aux « couleurs » choisies de la féminité.
Je vous souhaite, ainsi qu’à votre épouse, un excellent week-end
Grosses bises
Cendrine
bonjour Cendrine,
je sens pointer un léger soupçon de féministe dans vos propos …… non je plaisante. Je me demande par contre si le poème de Villon est au 1er degré ou s’il n’y a pas une pointe d’ironie ? comme vous j’aime beaucoup Villon (heureusement que je me suis relu car en un endroit j’avais écrit François Fillon !).je ne saurai dire mieux que vous : sa poésie mêle avec brio des notes de soie et des accords de fange. Du pur Cendrine !!!!
bon week end à vous et à votre époux.
bisous
gérard
J’aime beaucoup la poésie de Villon, j’aime sa tournure d’esprit, son dit sans dire. J’ai aimé ce poème chanté. Merci à Chris Papin pour son interprétation. Bon week-end
Bien sûr, Villon n’a pas pu écrire ce texte uniquement à propos du seul parler des parisiennes. Comme souvent chez lui il faut tenter de trouver le double ou le triple sens. Le dernier vers des strophes et de l’envoi précise que le « bon bec » est de Paris, et non du parisien ou de la parisienne. C’est excellent comme élargissement en conclusion…