Robert Desnos a toujours habité Paris. Il était amoureux de la capitale française, sa ville natale. Nous la retrouvons régulièrement dans ses écrits.
Que ce soit le Paris de la rive droite avec le quartier des Halles où il vécut son enfance
ou le Montmartre des années 1920 avec Breton et les autres surréalistes
ou encore le Paris de la rive gauche avec le Montparnasse des années folles et le St-Germain des Prés des années 1930 et du début des années 1940, Desnos ne cessera d’arpenter les rues de Paris.
PARIS.
Pas encore endormi,
J’entends vos pas dans la rue, hommes qui vous levez tôt,
Je distingue vos pas de ceux de l’homme attardé, aussi sûrement que l’aube du crépuscule.
Sans cesse il est des hommes éveillés dans la ville.
À toute heure du jour des hommes qui s’éveillent,
Et d’autres qui s’endorment.
Il est, pendant le jour, d’invisibles étoiles dans le ciel.
Les routes de la terre où nous ne passerons jamais.
Le jour va paraître.
J’entends vos pas dans l’aube,
Courageux travailleurs matinaux.
Le soleil se pressent déjà derrière la brume.
Le fleuve coule plus nonchalamment.
Le trottoir sonne sec sous le pas.
Le son des horloges est plus clair.
Vienne l’indécis mois de mars et les langueurs du printemps
Tu te lèves, tu t’éclaires, tu éclates,
Figure de pavé et de cambouis,
Ville, ville où je vis,
Paris
SOURCES.
Dessin original de Vincent Debats
http://www.desnos.udenap.org/pages/paris.htm
Un Paris aimé, troublant, poétique à souhait,
Caressé par les mots d’une immense plume
Un bien intéressant et séduisant partage, merci Gérard.
Gros bisous et mes pensées d’amitié
Cendrine