Durant l’hiver 1818 un événement saugrenu terrorisa Paris: un individu piquaient le derrière des dames, des jeunes filles surtout, dans la rue, au théâtre, dans les galeries du Palais-Royal.
De nombreuses plaintes sont déposées. Le 3 décembre, la préfecture signale « un individu dont on n’a pu se procurer le signalement que d’une manière imparfaite se fait, depuis quelques temps, un plaisir cruel de piquer d’une canne ou d’un parapluie les jeunes personnes de 15 à 20 ans que le hasard lui fait rencontrer dans les rues… »
» Celles sur lesquelles il semble qu’il ait de préférence exercé, jusqu’à ce jour, sa coupable et dangereuse manie, sont les jeunes personnes que les principes d’une éducation soignée, une timidité naturelle, ou la crainte d’occasionner un éclat ou du scandale, ont dû empêcher de se plaindre aussitôt qu’elles se sont senties blessées. »
Les promeneuses des galeries du Palais-Royal sont les cibles préférées du maniaque.
Opportuniste, un pharmacien de l’île Saint-Louis met en vente un baume anti-piqûres D’après l’apothicaire, l’antidote, appliqué à temps, devait arrêter tous les effets dangereux, « qui ne se manifestent ordinairement qu’au bout de quelques heures. »
Un armurier commercialise des <protèges-fesses> en métal qui rencontre un certain succès. Quant aux chanteurs des rues, ils vantent les exploits du « joli piqueur ».
La police utilise des prostituées comme appâts et arrête en flagrant délit un dénommé Auguste-Marie Bizeul. Il s’agit d’un garçon tailleur âgé de 35 ans.
Le Journal de Paris des 26 janvier et 2 février 1820 rend compte du Procès. Comme le rédacteur ne manque pas de le faire observer avec humour, cette cause était de nature à piquer la curiosité des dames.
Le jeune homme est condamné à une forte amende et à 5 années de prison.
De nouvelles agressions seront signalées durant plus d’un an, mais Bizeul purgera l’intégralité de sa peine.
Etait-ce une erreur judiciaire ou avait-il fait des émules ?
Sources.
Guide du Paris des faits divers du moyen âge à nos jours Edition le cherche midi
http://www.france-pittoresque.com
Article amusant car, pour ma part, je ne savais pas qu’auparavant piquer les « fesses » d’une jeune femme ou d’une dame faisait l’objet d’une condamnation.
Chapeau pour votre humour !
Une doublure en fer-blanc,
La matière est un peu dure,
Mais le soin le plus urgent,
C’est d’éviter la piqûre
Ça vous va-t-y bien,
ça n’vous bless’t-y pas ?
Nécessité fait loi comme on dit !
Une affaire qui ne manque pas de piquant !