En 1748 pour fêter la guérison du roi , la Municipalité de Paris offrit à Louis XV, au nom des habitants de la ville, sa propre statue. Ce devait être une statue équestre. Elle fut commandée à l’un des sculpteurs les plus renommés de l’époque, Bouchardon.
Edmé Bouchardon (29-5-1968 – 27-7-1762) . Musée Carnavalet : François-Hubert Drouais.
Il fallut choisir un emplacement pour le monument projeté. On choisi un terrain entre les tuileries et les Champs-Élysées qui jusque-là n’avait guère servi que de pâturage aux bestiaux. Ce terrain fut transformé en une place de forme octogonale.
L’espace enfermé dans cette enceinte resta longtemps divisé en quatre parties, occupées par des pièces de gazon entourées de barrières : ce fut la place Louis XV.
D’un côté de la Seine avait été construit dès 1722, pour les Condé, le Palais Bourbon. C’était dans le style grec, un édifice avec colonnes et fronton triangulaire. Quand, plus tard dans le même genre d’architecture, l’église de la Madeleine s’éleva à l’extrémité de la rue Royale, la place qui déjà devait tant à l’architecte Gabriel se trouva avoir, dans le goût classique, le plus magnifique cadre qui se puisse concevoir.
Ange-Jacques Gabriel (23-10-1968 – 04/07/1782) par Jean-Baptiste Greuze.
La statue équestre de Louis XV fut érigée au centre de la place nouvelle en 1763. Son piédestal était de marbre. Comme Bouchardon était mort, ce fut Pigalle qui le décora aux quatre angles de quatre figures allégoriques en bronze, la Force, la Prudence, la Justice, et l’Amour de la paix.
Portrait de Pigalle par Marie-Suzanne Roslin, assis, un costume de chevalier de Saint Michel (1770), devant la statue de Louis XV Paris Musée du Louvre.
Aussitôt les Parisiens, toujours enclins à la satire, de répéter ces vers :
» O la belle statue ! O le beau piédestal !
Les Vertus sont à pied et le Vice est à cheval ! « .
La place Louis XV devait servir de théâtre à des spectacles tragiques. Une fête y fut donnée le 30 mai 1770 à l’occasion du mariage du Dauphin, le futur Louis XVI, avec Marie-Antoinette. Au feu d’artifice tiré par l’artificier Ruggieri, une panique se produisit Il y eut une immense bousculade Les personnes s’écrasèrent contre les murs, dans les fossés. Il y eut 132 morts et plusieurs centaines de blessés.
La vie commune des jeunes mariés débutait sous de biens mauvais auspices.
Le feu d’artifice tiré le 30 mai 1770, à l’occasion du mariage du futur Louis XVI et de Marie-Antoinette, archiduchesse d’Autriche (gravure datant de la fin du XVIIIe siècle).
C’est là aussi que devaient périr, sous le couteau de la guillotine, en 1793 et 1794, Louis XVI, Marie-Antoinette, les Girondins, les Dantonistes, les Hébertistes, Robespierre et ses amis, ainsi que le plus grand nombre des victimes de la Terreur.
Exécution de Louis XVI le 21 janvier 1793 sur la place de la Révolution.
Par mesure révolutionnaire, la statue de Louis XV, comme toutes les statues des rois, avait été abattue. La place Louis XV était devenue place de la Révolution.
Son nom actuel, place de la Concorde, aurait été choisi par le Directoire pour marquer la réconciliation des Français après les excès de la Terreur.
très bien