Le premier maire de Paris se nomme Jean Sylvain Bailly. Né à Paris le 15 septembre 1736, Jean Sylvain, alors que son grand-père Nicolas et son père Jacques sont artistes peintres, est attiré par les lettres et les sciences.
Il travaille d’abord pour le théâtre mais très tôt il s’intéresse à l’astronomie avec l’abbé Lacaille, l’un des principaux astronautes français du XVIII éme siècle.
Il fait construire un observatoire sur le toit du Louvre et ses observations astronomiques lui valent son élection à l’Académie des sciences en 1763.
L’abbé Nicolas Louis Lacaille (15/3/1713-21/3/1762).
Passionné par la chose publique, il est happé par la politique.
Bailly est élu député de Paris le 12 mai 1789 aux Etats généraux. Le 3 juin suivant, il est élu président du tiers état et, le 17 juin, président de l’Assemblée Nationale (jusqu’au 3 juillet de cette année).
Le 20 juin, lors du serment du Jeu de Paume, il est le premier à prêter serment et, trois jours plus tard, lors de la séance où louis XVI exige la dispersion de l’Assemblée, il refuse d’obtempérer et s’autoproclame Président de l’Assemblée nationale.
Le 15 juillet 1789, il est élu maire de Paris par l’acclamation d’une assemblée d’électeurs des 60 districts et de députés de l’Assemblée Nationale.
Jean-Sylvain Bally proclamé maire de Paris- Granié Joseph (1861-1915)
Le 17 juillet 1789, trois jours après la prise de la bastille, deux jours après l’ élection de Bailly, Louis XVI est convié à la mairie de Paris.
Bailly lui offre une cocarde bleu-blanc-rouge en disant : « Votre majesté veut-elle bien accepter le signe distinctif des Français? » . Le roi l’accepte et l’accroche au revers de son chapeau.
Le blanc représente la royauté le bleu et le rouge sont les couleurs de Paris.
Dans sa fonction de maire Bailly est durement attaqué par Desmoulins et Marat qui lui reproche son conservatisme.
Camille Desmoulins né le 2 mars 1760 à Guise, guillotiné le 5 avril 1794 à Paris.
Jean-Paul Marat né le 24 mai 1743 à Boudry, assassiné à Paris le 13 juillet 1793 par Charlotte Corday.
Jean-Sylvain Bailly est maire de Paris depuis deux ans, quand le roi et sa famille s’enfuient du palais des Tuileries.
On les arrête à Varennes et on les reconduit à Paris.
Après l’évasion manquée des 20 et 21 juin 1791 de la famille royale, le maire de Paris veut contenir l’agitation républicaine qui vise à obtenir la déchéance du roi et, à la demande de l’Assemblée, proclame la loi martiale.
Le 17 juillet, le peuple se réunit au Champ-de-Mars pour déposer sur l’autel de la Patrie une pétition demandant la déchéance de Louis XVI.
Bailly ordonne à la Garde nationale de tirer sur la foule des manifestants.
La garde nationale compte neuf blessés, dont deux meurent les jours suivants. Du côté des manifestants, aucun bilan officiel n’est dressé. Les estimations les plus nombreuses sont d’environ 50 morts.
Le 12 novembre Bailly démissionne de toutes ses fonctions politiques, et se retire à Nancy.
En juillet 1793, Bailly est mis en état d’arrestation et placé en détention.
En octobre 1793, on demande à l’ancien maire de Paris de témoigner lors du procès de Marie-Antoinette, il refuse de le faire à charge, ce qui le conduit implicitement à sa perte.
Il comparaît à la barre du tribunal révolutionnaire.
Il est accusé d’avoir favorisé l’évasion du roi et d’avoir ordonné à la Garde nationale de tirer sur la foule des émeutiers du Champs de Mars.
Son procès est expédié du 9 au 10 novembre 1793 : il est condamné à mort.
Il est guillotiné le lendemain à l’extrémité du champ de la Fédération (Champs-de-Mars).
Comme les membres du condamné, glacés par la pluie et le froid, sont agités d’un tremblement involontaire, un spectateur lui dit :
- — Tu trembles, Bailly ?
- — Oui, répond t’il avec calme, mais c’est seulement de froid.
Une plaque apposée sur l’immeuble au no 2 de l’avenue de la Bourdonnais marque l’emplacement de son exécution.
Le corps de Bailly repose à Paris sous l’église Saint-Pierre-du-Gros-Caillou dans laquelle une plaque commémorative a été apposée le 23 novembre 1993.