Eugène Imbert, lui aussi poète, chansonnier et goguettier écrit dans La Chanson en 1880 : Mme Élie a le cœur obligeant, l’intelligence ouverte, l’esprit libre de bien des préjugés. Elle est prompte à la repartie, et sa conversation est piquante sans méchanceté. Partout où elle arrive, il semble qu’elle amène avec elle la joie et la bonne humeur. ».
Élie Hirtz, née Deleschaux nait à Paris le 28 septembre 1824. Elle grandit dans une maison de la Cour Batave, à trois pas du marché des Innocents, en pleine rue Saint Denis. Fille d’artisans (son père était cordonnier), une fois adulte elle exerça avec son mari la profession de fleuriste.
Depuis sa tendre enfance Élie adorait chanter. Aussi chantait-elle, et d’une voix agréable. Mais de là à écrire des chansons il y avait loin.
Entrée de la cour Batave au coin du 19 rue Saint Denis et de la rue de la Cossonnerie – Eugène Atget –
Le hazard y pourvut. Un jour des amis la conduisent dans une goguette: c’est le déclic. « Moi aussi je serai auteur dit-elle ». Et elle a tenu parole.
Si vous désirez savoir à quelle époque se déclara cette vocation, peut-être tardive, apprenez que la première fois que Mme Élie parut dans une goguette, elle entendit annoncer la mort de Charles Gille. C’était donc en avril 1852. La nouvelle poétesse avait trente deux ans.
Charles Gille (1820-1856) dit le Moucheron, goguettier, poète et chansonnier.
Un désir spontané de rimer ne tient pas lieu de tout. Une instruction superficielle, aucune notion des règles de la versification, c’était, pour commencer, un piètre bagage. Aussi, que de tâtonnements, que d’essais timides, que d’ébauches jetées au feu ! Puis la hardiesse et le succès se prêtant un mutuel appui, la facilité vint, et la confiance et les bravos.
L’esprit naturel avait trouvé sa voie, l’inspiration son langage.
* En 1880 quand on avait atteint cinquante ans on était vieux.
SOURCES.
La Chanson 3e année, numéro 16, 29 août 1880.
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