Dans les couloirs du métropolitain a été enregistré par Marcelly en 1918. Aujourd’hui 11 mai 2020 à cause du coronavirus et du port obligatoire du masque dans le métro, cette chanson est porteuse d’une résonance toute particulière.
Se rendant à leur travail, deux jeunes gens se croisent dans les couloirs du métro. C’est le coup de foudre. A partir ce jour on voyait les deux amoureux qui ,sans s’offusquer des regards moqueurs, échangaient des sourires et des baisers câlins.
Un peu plus tard, la jeune ouvrière change d’atelier. Moins pratique, elle arrive en retard, néglige son ouvrage et risque de se faire renvoyer.
Sous les conseils « d’un ami », elle plaque son amoureux.
Celui-ci est très triste alors que la grisette, avec ses amies d’atelier, court soir et matin vers les plus fous béguins du métropolitain.
L’enregistrement se termine sur cette triste fin.
Mais il existe un dernier couplet non chanté par Marcelly :
quelques mois plus tard les deux tourtereaux se rencontrent à nouveau.
La jeune fille en pleure demande pardon à son amoureux transit :
Le coeur vibrant d’amour
Ils refir’nt tour à tour
Le beau serment de s’adorer toujours
Et c’est ainsi chaque jour dans Paris
L’amour brise les coeurs, les réunit
Le soir comm’ le matin
Dans les couloirs du métropolitain.
Le petit Marcel Turmel naît en 1882 à Petit-Couronne à coté de Rouen.
Il aime la musique, rentre dans des cercles musicaux de Rouen.
En 1900 , il ‘monte’ à Paris et compléte son éducation musicale au Conservatoire. Il prend alors le nom de Marcelly.
Il débute à Parisiana, puis aux Buttes-Chaumont, puis signe un contrat avec la Gaîté-Rochechouart et rentre en parallèle chez Pathé-Frères en 1908.
Il ne compose pas, mais interprète de nombreux genres: la mélodie, la chanson patriotique, exotique, …
Ses contrats se succèdent en France jusqu’à la déclaration de guerre: La Gaîté-Montparnasse, l’Alcazar de Marseille, la Gaité-Rochechouart et enfin l’Empire.
Il est mobilisé et est blessé sur le front. Il continue sa vie d’artiste dès 1917 où il est à l’Européen.
C’est la période des tournées: Toulouse (1918), Brest (1919), Grenoble (1919), Marseille (début 1920), Nîmes. Le Palais-Montparnasse à Paris (1921), puis en Europe: Belgique, Roumanie, Afrique du Nord.
En 1932, Marcelly cesse définitivement le métier de chanteur.
Il décédera en février 1966 et sera enterré à Sainte-Marguerite sur Mer .
Il laissera de sa carrière de chanteur une oeuvre impressionnante de disques Tous édités chez Pathé :
- Au catalogue Pathé de 1917: 74 titres
- celui de 1922: 16 titres
- celui de 1924: 174 titres
- celui de 1926: 198 titres
- celui de 1931 : 26 titres.
DANS LES COULOIRS DU MÉTROPOLITAIN (Version complète).
C’est dans l’métro près du guichet
Comme ell’ allait prendr’ son ticket
Qu’il remarqua son p’tit minois coquet
Vraiment dit-il qu’elle est jolie
J’voudrais l’aimer toute la vie
Elle s’aperçut au même instant
Qu’il la regardait gentiment
Elle eut alors un sourire charmant
Un p’tit sourire plein d’innocence
C’est ainsi qu’ils firent connaissance
Ils travaillaient dans l’même quartier
Rien d’plus facile pour causer
Refrain:
Dans les couloirs du métropolitain
On les voyait passer chaque matin
Tout en pressant le pas
Ils murmuraient tout bas
Les beaux serments qu’on fait à cet âge là
Sans s’offusquer des regards très moqueurs
Qu’on leur lançait, il s’échangeaient leur coeur
Des sourires divins
Et des baisers câlins
Dans les couloirs du métropolitain
Ell’ changea d’atelier bientôt
Alors pour se voir dans l’métro
Ce n’était plus très pratique, il s’en faut
On s’attardait au bavardage
Et l’on négligeait son ouvrage
Un jour, un’ camarde lui dit
Tu t’f’ras renvoyer, j’t’avertis
Il vaudrait mieux que tu plaques ton ami
Les hommes son si peu sincères
Qu’ils ne valent pas un bon salaire
T’as raison , dit-elle entre nous
Je n’irai plus au rendez-vous
Refrain
Dans les couloirs du métropolitain
Lui chaque jour attendait son trottin
Tristement le coeur las
Il répétait tout bas
J’vois qu’c’est fini, elle ne reviendra pas
Et la fillette afin de l’oublier
En compagnie d’ses amies d’atelier
Courait soir et matin
Vers les plus fous béguins
Dans les couloirs du métropolitain
Les semaines, les mois ont passés
Malgré des caprices passagers
Le p’tit trottin n’a jamais oublié
Ce si joli roman de femme
Qui d’amour a grisé son âme
Voilà qu’au détour d’un couloir
Elle se retrouve en face, un soir
Du beau jeune homme qui restait son espoir
Ému de la voir toujours belle
Il lui dit : tu fus bien cruelle
Pardonn’ moi, dit-elle tout en pleurs
Alors tremblant, fou de bonheur
Refrain
Dans les couloirs du métropolitain
Il embrassa son joli p’tit trottin
Le coeur vibrant d’amour
Ils refir’nt tour à tour
Le beau serment de s’adorer toujours
Et c’est ainsi chaque jour dans Paris
L’amour brise les coeurs, les réunit
Le soir comm’ le matin
Dans les couloirs du métropolitain
Sources.
http://www.delabelleepoqueauxanneesfolles.com
Grand merci pour le partage des paroles aussi bien que la vidéo, c’est impressionnant.
merci beaucoup. J’espère que d’autres articles vous plairont
gérard
J ai longtemps cherché cette chanson qui a bercé ma toute petit enfance dans les années 60. Toujours chanté dans les fêtes de famille par un grand-oncle né en 1897.. merci merci