Celle que l’on surnommait « La fiancée de Paris » représentait l’incarnation de l’élégance à la française. L’actrice s’est éteinte, le onze octobre 2017, à l’âge de 100 ans.
Née à Bordeaux le 1er mai 1917 d’un ophtalmologue, Jean Darrieux, qui succombe lorsqu’elle a sept ans, et d’une cantatrice célèbre à l’époque, Marie-Louise Witkowski dont elle hérite de l’art du chant, figure de proue d’une féminité à l’élégance décontractée et parfois audacieuse n’a guère attendu pour entrer dans la carrière d’actrice.
Elle a à peine quatorze ans lorsqu’elle se présente aux essais d’un casting, sous forme de concours, pour y être aussitôt embauchée. Le film, de Wilhelm Thiele, s’appelle «Le bal» en 1931.
Elle devient l’égérie des plus grands cinéastes, d’Anatole Litvak et son «Mayerling» (1936) dans le rôle inoubliable de la comtesse Marie Vetsera, mais aussi Billy Wilder («Mauvaise graine», 1934), Marcel L’Herbier («Au petit bonheur, 1946), Max Ophüls («La ronde», 1950), Julien Duvivier, Claude Autant-Lara, Marc Allégret et bien-sûr les films de son premier mari, Henri Decoin, qui lui offre entre autres merveilleux cadeaux ce rôle aux côtés de Jean Gabin dans «La vérité sur Bébé Donge» en 1942.
Symbole de glamour, Danielle Darrieux fut une « coqueluche d’avant-guerre ». Le succès mondial de Mayerling lui a ouvert les portes d’Hollywood.
Après avoir signé un contrat de 7 ans avec les studios Universal, elle a tourné The Rage of Paris (La coqueluche de Paris) avec Douglas Fairbanks Jr, en 1938.
Promise à une belle carrière outre-Atlantique, elle préfère revenir en France où elle se trouve mieux que partout ailleurs pour poursuivre son chemin.
Elle est sur le point de trébucher. Les années sombres où, mariée au diplomate portoricain Porfirio Rubirosa, pris dans des rumeurs d’espionnage qui lui valent d’être interné, elle tourne pour la compagnie allemande Continental («Premier rendez-vous», sorti en 1941), voyage naïvement à Berlin, auraient pu lui être fatales.
Elle est d’ailleurs assignée en Suisse à Genève dans une résidence surveillée avant de regagner Paris et d’y passer la fin de la guerre sous un faux nom.
Après ce faux pas, qui aurait pu lui être fatal, sa carrière redécolle. Chez Verneuil, chez Chabrol, chez Granier-Deferre, chez Robert Hossein et, plus tard encore, François Ozon, André Téchiné, Paul Vecchiali, Anne Fontaine aux côtés des Ventura, des Reggiani, des Piccoli, des de Funès, des Delon…
Danielle Darrieux et alain Delon dans Le diable et les 10 commandements -1962-
Dans les années 1970, elle a enchaîné les films à succès : Les Demoiselles de Rochefort, Le cavaleur, entre autre. À la scène, elle a triomphé à Broadway en 1971 dans une comédie musicale sur Coco Chanel.
César d’Honneur en 1985 après avoir reçu, dans les années 50, trois Victoires du cinéma français, Danielle Darrieux, est aussi une étoile de la scène, ce qui lui vaut un Molière d’Honneur en 1997 et un Molière de la Meilleure comédienne en 2003 dans «Oscar et la Dame rose», de Eric-Emmanuel Schmitt.
Danielle Darrieux, se destinait comme sa mère à une carrière musicale. Menant de front sa carrière d’actrice (100 films) et de chanteuse, elle a enregistré de nombreuses titres dont « Les fleurs sont des mots d’amour ».
Un très bel hommage rendu à une grande dame des arts.
Son départ m’a fait de la peine, bien sûr elle était très âgée et elle a eu une vie très remplie mais c’est une page qui se tourne, comme avec Jean Rochefort…
Ils demeureront des étoiles au firmament des arts…
Merci Gérard, gros bisous en espérant que les choses aillent bien pour William…
Cendrine