Bernard Dimey, poète et parolier français, est né le 16 juillet 1931 à Nogent, petit village dans l’est de la France. Sa mère est coiffeuse à domicile, son père ouvrier ciselier.
Artiste aux expressions multiples, il touche à la radio, au journalisme, écrit dans la revue Esprit, s’intéresse à la peinture (sous le pseudonyme Zelter).
Dimey arrive dans la capitale en 1956, à l’âge de 25 ans. Il s’installe sur la Butte Montmartre qui sera pendant vingt-cinq ans, son lieu de vie, d’observation et de travail.
Les bistrots constituent son lieu de rencontres favori, rencontres des « poivrots, truands et artistes. »
Bernard Dimey installe son QG au cœur de Montmartre. La Taverne d’Attilio, le Pichet du Tertre sont des cabarets que Dimey hante chaque soir avec ses amis en faisant tinter les vers, qu’il écrit sur son quartier d’adoption..
Au fil du temps le poète écrit, écrit et miracle cela marche tout de suite.
Il est vrai qu’il se trouve au bon endroit à la bonne époque. C’est le temps béni de la chanson française, avec de beaux textes, de bonnes musiques et d’excellents interprètes.
La poésie de Bernard Dimey autant que ses chansons sont appréciées par les plus grands.
Il sera chanté par plus de 80 interprètes dont Yves Montand, Charles Aznavour, Serge Reggiani, Henri Salvador, Patachou, Juliette Gréco, Les Frères Jacques, Mouloudji, Jean-Claude Pascal…..
Ses chansons les plus connues dont Bernard Dimey avait signé les paroles sont :
Mon truc en plume, interprété par Zizi Jeanmaire
Syracuse par Henri Salvador
et Mémère par Michel Simon.
Le Bestiaire de Paris, long texte poétique, est l’une des oeuvres les plus importantes de Dimey.
Cette suite de 66 quatrains en alexandrins passe en revue avec nostalgie les images d’Épinal d’un Paris populaire et bohème, pour déboucher sur une vision apocalyptique.
Comme beaucoup de poèmes de Dimey, le Bestiaire de Paris bénéficie d’un accompagnement musical de Francis Lai., que le compositeur interprétait lui-même à l’accordéon.
Il fut enregistré à deux reprises : en 1962, par Pierre Brasseur et Juliette Gréco et en 1974 par l’auteur, Magali Noël et Mouloudji.
Paris en est le personnage principal, aux traits si proches de son auteur: mélancolique, populaire, pétri d’humanité.
Yvette Cathiard, artiste peintre talentueuse, fut la femme de sa vie durant les 14 dernières années de Dimey. C’est elle qui illustra la pochette du Bestiaire de Paris.
En 1965 il obtient le prix Charles Cros avec « Ivrogne et pourquoi pas », qu’il clame comme une profession de foi :
Ivrogne, et pourquoi pas?
Je connais cent fois pire,
ceux qui ne boivent pas, qui baisent par hasard,
qui sont moches en troupeau et qui n’ont rien à dire,
Venez boire avec moi…, on s’ennuiera plus tard.
Bernard Dimey a également écrit des scénarios et dialogues pour le cinéma, notamment « Le magot de Joséfa » de claude Autant-Lara en 1963, « Le dernier mélodrame » de Georges Franju en 1978 ou « Les nouvelles Brigades du tigre » de Victor Vicas en 1982.
Le 1er juillet 1981, Montmartre perdait un de ses derniers poètes, celui qui a hanté les nuits de la Butte et des Halles et qui regagnait au petit matin son logement de la rue Germain Pilon.
Jeu de mots oblige, chaque année, aux alentours du 10 mai, un festival lui est consacré dans sa ville natale de Nogent-en-Bassigny.
Sources.
http://gouttedeau.blog.lemonde.fr
Montmartre : beaux jours … et belles de nuits par Jacqueline Strahm aux éditions Cheminements.
http://louisiane.catalogne.over-blog.com
Bonsoir Gérard,
Quel remarquable article!!! Bravo pour votre travail et cet hommage brillant rendu à un ciseleur de mots, un poète au sang vif qui fait danser le langage et « émulsionne » les émotions, entre réalité brute et voyage halluciné.
Monsieur Dimey méritait amplement ce passionnant article. Merci de l’avoir offert à vos lecteurs.
Je vous souhaite, ainsi qu’à votre femme, une très belle fin de semaine (j’anticipe peut-être un peu mais le temps galope…)
Grosses bises enchantées!
Cendrine
bonjour Cendrine,
merci pour votre très gentil commentaire. Bernard Dimey est un personnage vraiment authentique, insuffisamment connu de nos jours. J’avais très envie de lui rendre hommage et je suis ravi que vous ayez apprécié.
Je vais découvrir dès cet après midi votre nouvel article. Rien qu’à la lecture du titre (Broderies Hivernales) on est déjà sous le charme !
Paola et moi nous vous adressons des bisous affectueux