On connaît peu de choses sur Jean Lyjo. On sait juste qu’il est né au 19 éme siècle et qu’il décède le 17 septembre 1947.
Ce qui est certain c’est qu’il ‘était un chanteur de café concert et qu’il était spécialisé dans les chansons grivoises, sa discographie ne laisse planer aucun doute !
Outre La jeune fille du métro originellement Idylle souterraine, chanson qu’il créée en 1933, l’ensemble du répertoire de Jean Lyjo est entièrement consacré à la chanson grivoise.
Voici quelques exemples de ces chansons sulfureuses :
-L’asperge et le haricot :
{Parlé:}
Une petite chanson grivoise intitulée « L’asperge et le haricot »
Certain jour, dans Argenteuil
Une asperge en branche
Au marché faisait de l’œil
À ses voisins d’ planche
Lorsqu’elle vit un p’tit Soissons
Abrité dans sa maison
De suite, elle lui dit « Beau gosse
Ouvre-moi ta cosse »
« Oh oh ! Madame l’asperge, c’est pas beau
Dit l’ haricot
Oh oh oh, de se faire voir toute nue
C’est défendu »
« Ah ah ah, ne crois pas ça, mon mignon
Qu’ l’asperge répond
Car j’ peux pas tant c’est p’tit
Risquer un œil dans ton logis
Trop p’tit »
Le p’tit Soissons prudemment
Mit l’ nez à la fenêtre
L’asperge s’allongea vivement
De dix centimètres
Mais devant le haricot
Elle retira son chapeau
« Je suis polie, ma cocotte
Je me décalotte »
« Oh oh ! Madame l’asperge, quel culot !
Dit l’ haricot
Oh oh oh, vous aurez l’ rhume de cerveau
Sans votre chapeau »
« Oh oh oh, ne crains pas ça, mon mignon
Qu’ l’asperge répond
Il fait chaud à c’t’heure-ci
Tu n’ vois donc pas qu’il est midi ?
Mais oui ! »
Et sans attendre plus longtemps
D’une poussée très forte
L’asperge, la tête en avant
Défonça la porte
Mais soudain elle pousse un cri
Le p’tit Soissons, mes amis
Était devenu dans son bouge
Un haricot rouge
« Oh oh, dit l’asperge en tournant l’ dos
Au haricot
Oh oh, Angleterre, petit chameau
C’est pas mon blot (*)
« Ah ah ah, tant pis pour toi, mon coco »
Dit l’haricot
Et l’asperge, de désespoir
S’ mit à la sauce blanche le même soir
Bonsoir !
-Zézette ou kiki :
Un jeune employé,
Une midinette
Du même quartier
Chaque soir faisaient la causette
Mais dans leurs propos
Pleins de quiproquos
Ils parlaient surtout de leurs cabots
Elle avait un chien,
Il avait une chienne
Elle vantait le sien
Et de suite il vantait la sienne
Et les amoureux
D’un p’tit air vicieux
Tour à tour disaient entre eux
L’mien s’appelle Kiki
La mienne Zezette
Il est p’tit mon Kiki
Elle est grande ma Zezette
J’veux voir ton Kiki
J’veux voir ta Zezette
Amène ton Kiki
J’amènerai ma Zezette
Un beau dimanche d’Août,
Seuls en tête à tête
Dans le bois d’Saint-Cloud
Il s’en furent goûter sur l’herbette
Mais après l’dessert
Cachés sous l’couvert
Ils eurent soudain des désirs pervers
Elle avait son chien
Il avait sa chienne
Elle montra le sien
De suite il lui montra la sienne
Et les jouvenceaux
Causant d’leurs cabots
Tour à tour disaient ces mots
Il frise ton Kiki
L’est belle ta Zezette
Caresse mon Kiki
Elle est douce ta Zezette
Mord pas ton Kiki
Ell’ s’fache ta Zezette
Embrasse mon Kiki
Fais la bise à ma Zezette
Les deux tourtereaux
Un jour s’épousèrent
Mais leur chers cabots
De cette double union abusèrent
Bref, vingt ans plus tard
Se t’nant à l’écart
Ceux ci n’étaient plus que des vieillards
Leurs membres perclus
Par trop de caresses
Ne recherchaient plus
De l’amour les folles ivresses
Et les vieux époux
R’grettant ces joujoux
Disaient r’gardant leurs toutous
Adieu Pauvr’ Kiki
Adieu pauv’ Zezette
Y s’cache ton Kiki
Je ne trouve plus ta Zezette
A la niche Kiki
Au rancart ta Zezette
Mort est ton Kiki
Est crevée est ta Zezette
-Dans le creux de la main
-Vous comprenez l’allusion ? :
{Parlé:}
Un petite chansonnette grivoise intitulée « Vous comprenez l’allusion »
Vous allez la comprendre, je ne m’en fais pas
Venant de louer une garçonnière
En cachette de mes parents
J’ai amené la nuit dernière
Une belle et lui dis galamment
« On va d’abord dîner, ma chère
Après, j’ planterai ma crémaillère »
Que j’ajoute d’un p’tit air cochon
Vous comprenez l’allusion ?
D’abord, pour commencer la fête
Y avait des radis, des anchois
Du thon, du caviar, des crevettes
Elle en a repris cinq ou six fois
« Vous voyez, lui dis-je, ma jolie
J’ vous ai fait des p’tites fantaisies »
« J’ t’en ferai aussi » qu’elle me répond
Vous avez compris l’allusion ?
Après, on apporte sur la table
Un superbe poulet rôti
Ma conquête me dit, très aimable
« Lequel morceau préférez-vous-t’y ? »
Alors, en zieutant la volaille
J’ lui dis d’un petit air canaille
« Moi, hé hé, j’ai envie d’ bouffer l’ croupion »
Vous avez compris l’allusion ?
Après, on sert des frites pour elle
Et pour moi des nouilles au gratin
Des nouilles comme y en a pas d’ plus belles
D’ la maison Rivoire et Taupin
Alors, je vois son oeil qui s’ mouille
Elle dit en reluquant mes… nouilles
« Oh ! Oh, c’ que t’en as une belle portion ! »
Vous avez compris l’allusion ?
Après on nous sert les asperges
Je prends les deux plus grosses, ma foi
Je lui en donne une grosse comme un cierge
Et je garde l’autre pour moi
Mais quand elle eut fini la sienne
La voilà qui saute sur la mienne
En disant « Donne-la-moi, Léon ! »
Vous avez compris l’allusion ?
Enfin, après toutes ces merveilles
Comme dessert, il y avait des noix
Et pour l’épater, moi j’essaye
De les casser entre mes doigts
E’ m’ dit « Tu vas t’ faire mal, grosse bête !
Je vais t’ prêter mon casse-noisettes
Mais sers-t-en avec précaution »
Vous comprenez l’allusion ?
Pour finir, j’ dis à ma compagne
« En fait d’ liqueur, que prenez-vous ?
Voulez-vous de la fine champagne
Ou voulez-vous quéqu’ chose de plus doux ? »
Je lui fis voir tout c’ que j’ possède
Elle a pris c’ que j’avais d’ plus raide
Elle a même vidé tout l’ flacon
Vous avez compris, tas d’ cochons ?
-La chanson du curé sourd :
La Jeannette, fille très sage
La plus naïve du village
Vint pour se confesser, trouver
Son vieux brave homme de curé
Lequel était vu son grand âge
Bon comme on ne peut d’avantage
Très clément et de tout repos
Mais hélas sourd comme un vieux pot
Et la pécheresse dit : – mon père
Je viens confesser que Jean-Pierre
Hier m’a mis la main au tour …
– Comment ? Je n’entends pas bien mon enfant
– La main autour du cou, mon père
– Ah bon continuez, ma ma chère
Je suis dur d’oreille
J’avais compris différemment
– C’était tout près de la tonnelle
A la lueur d’une chandelle
Il vint voir si j’étais…
– Comment ? Je n’entends pas bien mon enfant
– Il vint voir si j’étais d’moiselle
– Ah … Continuez ma belle
Je suis dur d’oreille vraiment
J’avais compris différemment
– Alors continua Jeannette
J’ai eu l’impression très nette
Qu’il voulait me faire un …
– Comment ? Je n’entends pas bien mon enfant
– Qu’il voulait me faire perdre la tête
– Ah bon bon. Continuez fillette,
Je suis dur d’oreille vraiment
J’avais compris différemment
– Moi je l’écoutai sans malice
Et doutant jamais qu’il ne puisse
Bêtement, j’écartais les …
– Comment ? Je n’entends pas bien mon enfant
– J’écartais les idées du vice !
Ah.. Bon parlez chère novice
Je suis dur d’oreille vraiment
J’avais compris différemment
Alors sans plus de parabole
Tout en m’offrant des croquignoles
Il me fit voir ses rou…
– Hein ? Comment ? Je n’entends pas bien mon enfant
Ses roues de machine agricoles
Ah … Je saisis vos paroles
Je suis dur d’oreille vraiment
J’avais compris différemment
– Et puis cédant à sa requête
Car il avait fait ma conquête
Je lui embrassais sa…
Hein ? Comment ? Je n’y entends rien mon enfant
– Je lui embrassais sa fossette
– Bon, bon… Continuez fillette
Je suis dur d’oreille vraiment
J’avais compris différemment
– Est-ce un gros pêché ? dit Jeannette
Au bon vieux qui branlant la tête
En douce se faisait une …
Comment ?
Une idée, son tempérament
– Mais pas du tout reprit l’brave homme
C’est pêcher d’ignorance en somme
Vous n’saviez pas et certainement
L’Bon Dieu vous l’pardonnera sûrement
En 1981 sur son album intitulé « Le p’tit bal du samedi soir » et autres chansons réalistes » Renaud enregistre « La jeune fille du métro ».
Idylle métropolitaine.
R’fusant jamais rien à personne
L’autre jour dans l’ métro y avait presse,
Un jeune homme osa, je l’ confesse,
Lui passer la main sur les…ch’veux
Comme elle avait bon coeur
Ell’ s’rapprocha un peu.
2.Le type vit l’ mouv’ment d’ la d’moiselle
Et recommença de plus belle;
Puis, comme dans l’coeur de l’homme tout d’suite
S’réveill’ le cochon qui y habite,
Sans attendr’ il sortit sa…carte,
Elle vit qu’il s’app’lait Jules
Et d’meurait rue Descartes.
Ell’ se dit: » C’ garçon n’est pas sage
Je sens quelque chos’ de pointu,
Qui, d’un air ferme et convaincu,
Tâche de pénétrer dans mon…coeur
O sentiment nouveau,
Doux frisson du bonheur ! ».
A cette attaque ell’ se dérobe;
Et pour savoir c’ qui la chatouille,
Derrièr’ son dos ell’ tripatouille,
Et tomb’ sur un’ bell’ pair’ de…gants,
Que l’ jeune homme, à la main,
Tenait candidement
Elle dit à son compagnon d’route
« C’que tu fais là, c’est ridicule
Tu vas trouer mon caracul
Puisqu’à toute fin, faut qu’tu m’em…bête
Je m’retrousse, car en d’ssous
L’ouverture est toute faite.
On peut s’ le dire en public même
Les amoureux ne s’ font pas d’ bile,
A travers tout ils se faufilent,
Qu’on les r’garde ou non, ils s’en…fichent
L’amour ouvre l’esprit
Aux gens les plus godiches.
J’adore ces coquineries, tu ne seras pas surpris!
Quelle inventivité, vive les polissons et les polissonnes qui le leur rendent bien. Quant aux légumes, ils s’en donnent à coeur joie les fripons!!!
De gros bisous Gérard ainsi qu’à toute ta petite famille
Bel été
Cendrine
Je savais que ça devait te plaire Cendrine ! un genre de chansons qui hélas a complétement disparu.
profite bien de cette belle saison
gérard
Cette chanson est brillante d’humour. Elle nous a fait gagner un rallye, où notre prestation en la chantant et mimant le métro nous a valu la 1ère place récompensée par un séjour de une semaine au ski.
Michel