Le jeune Thomas Craven naît en en 1619 en Angleterre, probablement à Hamstead Marshall dans le comté du Berkshire (en rouge sur la carte).
Envoyé par son père, William Craven, Thomas, âgé de 16-17 ans, arrive à Paris pour y parfaire son éducation.
Sir William Craven, père de William et grand-père de Thomas.
William Craven (1608-1697), 1er comte de Craven, officier militaire et serviteur royal.
En 1632, à l’âge de 24 ans, William Craven est l’un des leaders de la force militaire envoyée par Londres pour soutenir le roi Gustave II Adolphe de Suède.Il s’agit de remettre sur le trône sa femme Elisabeth de Bohème, la sœur du roi Charles Ier d’Angleterre et épouse de Frédéric V du Palatinat.
William Craven tombe amoureux d’Elisabeth et se met entièrement à son service.
Élisabeth d’e Bohème, vers 1642 – Gerrit van Honthorst – National Portrait Gallery.
Il fait même construire un manoir , à l’origine conçu comme une résidence pour Elisabeth de Bohême, mais elle meurt avant que la construction n’ait commencé. Il brûlera en 1718.
Pour l’avoir soutenu financièrement à distance il est dépossédé de tous ses biens dans le Berkshire, qu’il récupère en 1660 lors de la restauration britannique.
Eglise St Mary du XIIe siècle à Hamstead Marshall.
Nous sommes à Paris en l’an 1636. Comme nous l’avons vu plus haut, le jeune Thomas Craven, envoyé par son père, fait ses humanités à Paris.
Une épidémie de peste va brutalement faire basculer le destin du jeune anglais. Atteint par la maladie il décède, loin des siens, le 20 novembre 1636 à l’âge de 17 ans.
Dans certains récits sur l’histoire de Paris, on trouve mentionné un épisode de la peste qui sévissait à Paris en septembre 1636, deux mois avant la mort de Thomas Craven. Il est alors demandé de faire évacuer la Conciergerie pour envoyer tous les prisonniers vers le bourg de Saint-Marcel, du côté de l’actuelle gare d’Austerlitz. »
En 1986 a lieu une découverte spectaculaire: un sarcophage en plomb est mis à jour dans les sous-sols d’un conservatoire de musique, situé à l’emplacement d’un ancien temple protestant à Saint-Maurice dans le Val-de-Marne.
« A l’ouverture du sarcophage en plomb, en 1986, l’inhumation a révélé un corps enveloppé dans un tissu desséché maintenu par une cordelette », se souvient l’archéologue. On a d’abord pensé à une momie ». Les pieds étaient joints, les mains ramenées vers le bassin, et, entre les jambes, un bouquet de plantes séchées.
Les chercheurs constatent que le corps du défunt à été embaumé.
Le sarcophage de Thomas Craven.
Aujourd’hui, son visage réapparait à la faveur d’une reconstitution faciale 3D, réalisée par Philippe Froesch, fondateur de la société Visual Forensic, qui reconstitue numériquement des personnages historiques.
Avec son visage d’adolescent, 380 ans après sa mort, il pourrait ressembler à un jeune d’aujourd’hui.
« Repose dans ce cercueil […] le corps de Thomas Craven, célèbre jeune Anglais qui, pendant sa vie, se conduisit de sorte qu’il montra aux autres des exemples de bonne conduite dans toutes sortes de vertus […]. Le frère Guilhaume Craven, prince de Hampstead, très affligé, a ordonné que son corps fût enterré ici… »
Cette épitaphe, traduite du latin, peut se lire à Saint-Maurice, sur l’authentique plaque en alliage cuivreux et aux armoiries de la famille Craven, qui trône sous verre à la médiathèque Delacroix.
Sources.
Le Parisien du 17 mars 2016.
https://nuage1962.wordpress.com/tag/peste/