La rue Clotilde-de-Vaux, au niveau du n° 56 du boulevard Beaumarchais permet d’accéder par un escalier à la rue Amelot. En son centre se dresse un buste en bronze de Clotilde de Vaux (1818-1846) réalisé par le sculpteur Décio Villarès (1851-1931).
Clotilde est née à Paris le 3 avril 1815. Sa mère, Henriette de Ficquelmont, est issue d’une famille aristocratique Lorraine ruinée par la révolution.
Son père, Simon Marie, est un capitaine retraité devenu percepteur des impôts. Clotilde est la soeur aînée de Maximilien Marie officier, célèbre mathématicien et Léonard Marie capitaine mort à la bataille de Palikao en Chine.
Maximilien Marie de Ficquelmont, frère de Clotilde.
Clotilde passe son enfance entre la résidence de ses parents à l’hôtel de Lamoignon dans le 4éme arrondissement et le château de sa tante à Manonville (Lorraine) proche de l’Abbaye de Flavigny ou elle reçoit sa première instruction avant d’intégrer la Maison de la Légion d’honneur.
En 1835, Clotilde épouse un noble, Amédée de Vaux. La famille de Clotilde parvient à lui obtenir une place de percepteur à Méru dans l’Oise. En juin 1839, le mari s’enfuit en Belgique afin d’échapper aux poursuites provoquées par le détournement de l’argent des contribuables pour payer ses dettes de jeux.
Clotilde retourne vivre à Paris, d’abord chez son frère puis rue Payenne dans le 3éme. Sans ressources elle survit grâce à une pension que lui verse son oncle le comte Charles-Louis de Ficquelmont premier ministre de l’empire d’Autriche.
L’oncle de Clotilde, Gabriel-Charles-Louis-Bonnaventure, comte de Ficquelmont, né le 23 mars 1777 au château de Dieuze, mort le 7 avril 1857 à Venise.
Elle désire acquérir son indépendance et se lance dans une carrière littéraire. Elle écrit des nouvelles pour les magasines, plusieurs romans et des recueil de poésies.
En octobre 1844 elle va fait une rencontre qui va changer le cours de sa vie …..
Portrait de Clotilde par Louis-Jules Etex (1810-1889).
Octobre 1844, chez son frère Maximilien, Marie Clotilde rencontre Auguste Comte. Comme l’atteste les premières lettres qu’il adresse à Clotilde, le philosophe, est dès cette première rencontre, passionnément amoureux de la jeune femme.
Cet amour n’est pas réciproque, Clotilde repousse les avances de Comte, mais accepte qu’ils continuent à correspondre.
Comte ne renonce pas. La jeune femme catholique convaincue ne veut aller au-delà d’une amitié durable : <Je suis incapable de me donner sans amour> , <Il ne peut y avoir union sans mariage et il ne peut y avoir de mariage sans amour partagé>.
Cette passion s’amplifie jusqu’à la mort de Clotilde le 5 avril 1846.
Atteinte de la tuberculose elle meurt dans les bras de Comte, venu à son chevet rue Payenne.
Après le décès de Clotilde, Comte reconnait dans son égérie une supérieure morale, et prend conscience de la dimension religieuse de la condition humaine.
Clotilde Vaux est inhumée au Père-Lachaise (1er division).
Lithographie de Comte par Tony Touillon.
Citations de Clotilde Vaux :
- Il n’y a pas de plaisirs supérieurs à ceux du dévouement
- Il faut à notre espèce, plus qu’aux autres, des devoirs pour faire des sentiments
- Les institutions de la Société sont respectables, comme le labeur des temps..
- Il est indigne des grands coeurs de répandre le trouble qu’ils ressentent
Place de la Sorbonne à Paris- Monument à Auguste Comte par Jean-Antoine Injalbert (1845-1933). Clotilde de Vaux en Vierge à l’enfant à gauche.
bonsoir gérard,
une découverte pour moi. le buste de clotilde est magnifique !
merci pour votre passage, amitié, véronique
J’aime beaucoup ce buste. Je l’ai photographié l’été dernier et mis de côté en prévision d’un article sur Auguste Comte et le Positivisme. Je me suis régalée une fois de plus à lire ton travail, toujours clair, précis, séduisant pour l’esprit. Des mots que je n’écrirais pas si je ne les pensais pas. Bravo et merci pour tes différents partages. Grosses bises amicales. Cendrine