Philibert Aspairt, vieux carrier né en 1732 à Salmérange, était portier du Val-de-Grâce à l’époque de la révolution. Le dimanche 3 novembre 1793 il lui prit la fantaisie de visiter les carrières, poussé peut-être par l’espoir de trouver du vin ou des liqueurs dans la cave du couvent des Chartreux.
Il accède aux soubassements du couvent par un escalier construit au dix-septième siècle dans l’intérieur du Val -de-Grâce. Il descendit seul, sans prévenir personne et ne remonta jamais.
La lumière lui fit défaut sans doute et, après de longues recherches dans l’obscurité des galeries ne trouvant pas d’issue, il tomba épuisé de fatigue et de faim.
Les esprits étaient alors absorbés par les événements politiques et sa disparition ne fit pas grand bruit. On l’oublia très vite.
Onze ans plus tard le lundi trente avril 1804, des ouvriers découvrirent un squelette décharné dans une galerie de la rue d’ Enfer, près de l’actuelle rue de l’Abbé-de-l’Epée.
L’ironie du sort est qu’il est mort à quelques mètres des souterrains des Chartreux.
Quelques débris de vêtements, une ceinture en cuir et un trousseau de clés trouvés près de lui, permirent d’identifié l’ancien portier du Val-de-Grâce.
Ses restes furent inhumés à l’endroit même où on les retrouva. L’on éleva sur la tombe un petit monument.
Philibert occupe aujourd’hui une solide place dans la culture des cataphiles.
Acte de décès de Philibert Aspairt (orthographié Asper).
Sources
Paris souterrain Emile Gerards
Une sacrée histoire qui témoigne du tragique d’un homme, perdu dans les ténèbres, à proximité de ce qu’il cherchait ou espérait trouver. Un billet signé Gérard et par conséquent très précis et passionnant à lire. Certains ont-ils vu le spectre de Philibert errer entre les très vieilles pierres?
Je pense bien à toi et à ta famille. Je vous adresse à tous d’amicales pensées, grosses bises et à bientôt! Cendrine