Vendredi 6 mai 1932, 15 heures, Paul Doumer arrive à l’hôtel Salomon de Rothschild, 11 rue Berryer dans le VIIIe arrondissement
situé sur le terrain d’une ancienne propriété d’Honoré de Balzac où celui-ci mourut en 1850 et démolie depuis.
Président de la République depuis le 13 mai 1931, Paul Doumer est invité d’honneur pour l’inauguration du salon des écrivains combattants.
Alors que le chef de l’Etat converse avec l’écrivain claude Farrère (prix Goncourt 1905), quatre coups de feu retentissent.
Deux d’entre eux atteignent le président à la base du crâne et à l’aisselle droite, le troisième blesse Farrère au bras tandis que le quatrième se fiche dans le décor.
Le chef de l’état est transporté à l’hopital Beaujon rue du Faubourg-Saint-honoré ………..
Issu d’une famille modeste du Quercy Paul Doumer naît à Aurillac le 22 mars 1857. Il a deux sœurs : Renée (1854) et Thérèse (1855).
Son père Jean est poseur de rails de la Compagnie des chemins de fer d’Orléans.
Peu après la naissance la famille quitte Aurillac pour Paris; Jean Doumer meurt et sa femme Victorine doit travailler comme femme de ménage.
Paul est scolarisé à l’école communale de la rue Ramey à Paris dans le 18 éme.
Boursier , Paul Doumer incarne l’idéale méritocratique de la III éme République.
Après avoir obtenu le certificat d’études, il commence à travailler à 12 ans comme coursier ; il devient ensuite ouvrier graveur dans une fabrique de médailles.
Il étudie au Conservatoire national des arts et métiers. Il est reçu au baccalauréat ès-sciences et obtient, en 1877, une licence de mathématiques. En 1878, il obtient une licence de droit.
Il entre dans l’enseignement comme répétiteur. En 1877, il est nommé professeur de mathématiques au collège de Mende.
En 1878, il épouse Blanche Richel. De leur union naquirent 8 enfants dont cinq garçons.
Paul Doumer et sa femme à Versailles le 22 mai 1931.
Quatre de leurs fils furent tués pendant la guerre de 14-18.
Ossuaire de la ferme Navarin à Sommepy-Tahure.
Le prestige retiré du sacrifice patriotique de ses quatre fils morts pour la France fut un atout essentiel dans l’élévation de Paul Doumer à la présidence de la République.
En 1883 il quitte l’enseignement et devient rédacteur en chef du journal Le Courrier de l’Aisne à Saint-Quentin.
En 1885 il se lance dans la politique.
Il est élu député (1888-1891) (1891-1895) 1902-1910), sénateur de (1912-1931).
Il exerce les fonctions de Ministre des Finances (1895-1896) (1921-1922) (1925-1926), président du Sénat (1927-1931) , puis, ultime consécration, de président de la République (1931-1932).
Le chef de l’état est transporté à l’hopital Beaujon rue du Faubourg-Saint-honoré.
La nouvelle de la tentative d’assassinat du président, transmise vers 16 heures par la TSF, se répand rapidement dans tout le pays, soulevant une émotion et une indignation très grande.
L’agresseur oppose une vive résistance avant d’être maîtrisé puis transféré au commissariat.
Il s’agit de Gorguloff paul né en Russie en 1895.
Pendant la révolution russe de 1917 Gorguloff combat les bolcheviks.
Après un passage en Pologne il se rend en Tchécoslovaquie, il y obtient le diplôme de médecin, mais il est expulsé pour avoir commis des avortements illégaux.
Il part pour Paris ou il fait connaissance de sa femme d’origine Suisse.
Le couple réside à Nice lorsque Gorguloff reçoit un arrêté d’expulsion pour exercice illégal de la médecine, il se réfugie alors à Monaco de septembre 1931 jusqu’au 4 mai 1932.
Interrogé par la police, Gorguloff déclare avoir tué le président Doumer pour se venger de la France parce que celle ci n’avait pas voulu intervenir en Russie contre les bolchéviques.
Mal soigné, victime d’une hémorragie sévère, Paul Doumer meurt le lendemain, dimanche 8 mai, à 4 heures 37 du matin.
Des funérailles nationales sont organisées en hommage au défunt président à Notre-Dame de Paris ainsi qu’au Panthéon.
Paul Doumer est inhumé, dans l’ intimité, dans le caveau familial du cimetière de Vaugirard.
Le procès de Gorguloff s’ouvre devant la cour d’assisses de la Seine le 25 juillet 1932.
Le surlendemain, rejetant la démence, les jurés le condamnent à mort.
Il est exécuté le 14 septembre à la prison de la santé.
En haut, la guillotine, quelques instants, après son fonctionnement sur le trottoir du boulevard Arago.
En bas, le fourgon, encadré de gendarmes, emporte au cimetière d’Ivry le corps du supplicié.
Un excellent cours d’histoire événementielle : bon résumé, présentation aérée, illustrations émouvantes.
Mais il manque les détails qui m’intéressent : le commandant Robert Noirot-Nérin, de la maison militaire du Président l’accompagnait partout. Etait-il présent au Salon des écrivains de la guerre au moment de l’attentat. Y a-t-il eu d’autre part des négligences dans la protection de Monsieur Paul Doumer ?
Merci
merci beaucoup pour votre encourageant commentaire.
On ne retrouve pas trace de la présence du commandant Robert Noirot-Nérin lors de la visite du président Doumer à la journée du livre des Anciens Combattants.
(Réponse par mail à louis Vitrac) Le 7 mai 1932, la protection était assurée par le directeur général de la police municipale, Mr Paul Guichard, de Mr Leroux commissaire divisionnaire à la sûreté générale, chef du service de sûreté de l’Elysée, de Mr Poulvet commissaire adjoint, des inspecteurs Gueniot, Sudre et Boisnard.
A ce jour je n’ai pas trouvé de polémique au sujet de la sécurité mise en place ce jour là.