Pour me rendre à mon bureau évoque avec humour les conditions de vie de la guerre, les restrictions et réquisitions dans le domaine des transports.
A partir de juillet 1939 la situation se dégrade dans la capitale. Pour se rendre à son bureau, un parisien est régulièrement contraint de changer de mode de locomotion.
Pour me rendre à mon bureau
J´avais acheté une auto
Une jolie traction avant
Qui filait comme le vent
C´était en juillet trente-neuf
Je me gonflais comme un bœuf
Dans ma fierté de bourgeois
D´avoir une voiture à moi
Mais vint septembre, et je pars pour la guerre
Dix mois plus tard, en revenant
Réquisition de ma onze chevaux légère
« Nein verboten »
Provisoirement
Pour me rendre à mon bureau
Alors j´achète une moto
Un joli vélomoteur
Faisant du quarante à l´heure
A cheval sur mon teuf-teuf
Je me gonflais comme un bœuf
Dans ma fierté de bourgeois
D´avoir une moto à moi
Elle ne consommait presque pas d´essence
Mais presque pas, c´est beaucoup trop
Voilà qu´on me retire ma licence
J´ai dû revendre ma moto
Mais pour me rendre à mon bureau
Alors j´achète un vélo
Un très joli tout nickelé
Avec une chaîne et deux clefs
Monté sur des pneus tous neufs
Je me gonflais comme un bœuf
Dans ma fierté de bourgeois
D´avoir un vélo à moi
J´en ai eu tour à tour une douzaine
On m´ les volait périodiquement
Comme chacun d´eux valait l´ prix d´une Citroën
Je fus ruiné très rapidement
Pour me rendre à mon bureau
Alors j´ai pris le métro
Ça ne coûte pas très cher
Et il y fait chaud l´hiver
Alma, Iéna et Marbœuf
Je me gonflais comme un bœuf
Dans ma fierté de bourgeois
De rentrer si vite chez moi
Hélas! Par économie de lumière
On dut fermer bien des stations
Et puis ce fut la ligne tout entière
Qu´on supprima sans rémission
Pour me rendre à mon bureau
J´ai mis deux bons godillots
Et j´ai fait quatre fois par jour
Le trajet à pied aller-retour
Les Tuileries, le Pont-Neuf
Je me gonflais comme un bœuf
Fier de souffrir de mes cors
Pour un si charmant décor
Hélas, bientôt, je n´aurai plus d´ godasses
Le cordonnier ne ressemelle plus
Mais en homme prudent et perspicace
Pour l´avenir j´ai tout prévu
Je vais apprendre demain
A me tenir sur les mains
J´irai pas très vite, bien sûr
Mais je n’userai plus d’ chaussures
Je verrai le monde de bas en haut
C´est peut-être plus rigolo
J´y perdrai rien par surcroît
Il est pas drôle à l´endroit.
C’est Anthony B. qui chante et qui s’accompagne à la guitare : nous l’en remerçions chaleureusement.
Pour me rendre à mon bureau a été enregistrée en 1945 par Georges Tabet; c’est une oeuvre de Jean Boyer – texte et musique-.
- Georges Brassens l’interprète sur l’album Georges Brassens chante les chansons de sa jeunesse en 1980.
Pour me rendre à mon bureau (texte intégrale).
Pour me rendre à mon bureau
J´avais acheté une auto
Une jolie traction avant
Qui filait comme le vent
C´était en juillet trente-neuf
Je me gonflais comme un bœuf
Dans ma fierté de bourgeois
D´avoir une voiture à moi
Mais vint septembre, et je pars pour la guerre
Dix mois plus tard, en revenant
Réquisition de ma onze chevaux légère
« Nein verboten »
Provisoirement
Pour me rendre à mon bureau
Alors j´achète une moto
Un joli vélomoteur
Faisant du quarante à l´heure
A cheval sur mon teuf-teuf
Je me gonflais comme un bœuf
Dans ma fierté de bourgeois
D´avoir une moto à moi
Elle ne consommait presque pas d´essence
Mais presque pas, c´est beaucoup trop
Voilà qu´on me retire ma licence
J´ai dû revendre ma moto
Mais pour me rendre à mon bureau
Alors j´achète un vélo
Un très joli tout nickelé
Avec une chaîne et deux clefs
Monté sur des pneus tous neufs
Je me gonflais comme un bœuf
Dans ma fierté de bourgeois
D´avoir un vélo à moi
J´en ai eu tour à tour une douzaine
On m´ les volait périodiquement
Comme chacun d´eux valait l´ prix d´une Citroën
Je fus ruiné très rapidement
Pour me rendre à mon bureau
Alors j´ai pris le métro
Ça ne coûte pas très cher
Et il y fait chaud l´hiver
Alma, Iéna et Marbœuf
Je me gonflais comme un bœuf
Dans ma fierté de bourgeois
De rentrer si vite chez moi
Hélas! Par économie de lumière
On dut fermer bien des stations
Et puis ce fut la ligne tout entière
Qu´on supprima sans rémission
Pour me rendre à mon bureau
J´ai mis deux bons godillots
Et j´ai fait quatre fois par jour
Le trajet à pied aller-retour
Les Tuileries, le Pont-Neuf
Je me gonflais comme un bœuf
Fier de souffrir de mes cors
Pour un si charmant décor
Hélas, bientôt, je n´aurai plus d´ godasses
Le cordonnier ne ressemelle plus
Mais en homme prudent et perspicace
Pour l´avenir j´ai tout prévu
Je vais apprendre demain
A me tenir sur les mains
J´irai pas très vite, bien sûr
Mais je n’userai plus d’ chaussures
Je verrai le monde de bas en haut
C´est peut-être plus rigolo
J´y perdrai rien par surcroît
Il est pas drôle à l´endroit.
Pour peu que sur le trottoir, j´aie la chance
De mettre la main en plein dedans
En plein dedans de la chose que je pense
Je serai l´homme le plus content
Ça me portera bonheur
Et ça me donnera du cœur
Pour attendre patiemment
Ma future traction avant.
Bonsoir Gérard,
En revenant tout doucement sur la blogosphère…
J’ai été guidée par la lumière des bougies de décembre et me voilà sur votre blog, savourant cette chanson pleine d’humour, de peps et qui exprime une terrible situation.
Un moment de plaisir, merci pour cette découverte.
Mes meilleures pensées pour vous et votre famille. Gros bisous
Cendrine