Fréhel : l’inoubliable et inoubliée.

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Marguerite Boulc’h naît le 13 juillet 1891, boulevard Bessières dans le XVIIe arrondissement, lors d’une visite de ses parents à Paris. Ces derniers sont bretons, originaires de Primel-Trégastel dans le Finistère.

Marguerite est confiée au pays à une grand-mère bretonne.

Où est-il donc ?  (Vincent Scotto- L. Carol – A. Decaye) – 1936

Le père, Yves-Marie,  quitte la marine pour les chemins de fer. Il est embauché à Paris  comme aiguilleur. Sa mère, Marie-Jeanne, exerce différents métiers dont celui de bonne.

Marguerite les rejoint à l’ âge de 4 ans rue Gide à Courbevoie où ils habitent.

Le couple se délite très rapidement. Le père qui à le bras happé par une locomotive n’est jamais à la maison.  La mère alterne travail et prostitution occasionnelle.

La fillette est livrée à  elle même.

Dès l’âge de cinq ans elle chante déjà dans les rues, les cours et les cafés accompagnée par l’orgue de barbarie d’un aveugle.

Elle commence à travailler très jeune comme livreuse de sel pour la célèbre maison Cérébos.

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Elle vend des partitions puis est embauchée par un pharmacien rue d’Aboukir tout en  continuant à chanter et à danser dans les rues de Paris.

Ses tribulations dans la capitale l’amènent rue de l’Echiquier où siègent les Editions musicales Marcel Labbé. Elle en devient la mascotte.

Elle y apprend les succès du moment et découvre le répertoire de Monthéhus.

Montéhus chansonnier français (paris 1872-1952).

MONTEHUS

A quinze ans elle est vendeuse de cosmétiques en porte à porte.

C’est dans le cadre de ce travail qu‘elle rencontre la belle Otéro.

Cette dernière, chanteuse et danseuse de cabaret  et grande courtisane de la Belle-Epoque, la prend sous sa protection.

La belle Otéro.

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Marguerite Boulc’h obtient en 1905 un premier engagement à l’Univers, rue de Wagram,  sous le pseudonyme de Mademoiselle Pervenche, tiré d’un titre de chanson.

Elle a quatorze ans et interprète du Montéhus.

Mademoiselle Pervenche.

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En 1908 elle chante en lever de rideau à la Pépinière puis à la Taverne de l’Olympia.

Elle y rencontre Robert Hollard dit Roberty, un jeune comédien et imprésario qu’elle épouse  le 28 novembre 1907 à Paris 2e.

C’est lui qui lui donnera son nouveau nom de scène, Fréhel, en référence à ses origines bretonnes.

De leur union naît un enfant qui meurt en bas âge. Roberty la délaisse pour Damia, elle divorce le 13 juin 1910.

En juin 1908  elle se produit au Moulin Rouge. Elle y interprète des chansons de jean Richepin.

 

Jean Richepin poète, romancier et auteur dramatique français.

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Elle noue ensuite une relation avec Maurice Chevalier qui la quitte pour Mistinguett.

Elle se produit au Bataclan, aux ambassadeurs, aux Folies Belleville, à l’Alcazar mais bien qu’auréolée de succès, Fréhel fuit une vie sentimentale désastreuse et finit par plonger dans l’alcool et la drogue.

 

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Elle quitte la France en 1913 pour l’Europe de l’Est et la Turquie, d’où l’ambassade de France la rapatrie dans un état lamentable en 1923.

Robert Hollard et Montéhus l’attendent à sa descente du train. Elle est bouffie, vieillie mais sa voie est intacte.

Commence alors une nouvelle carrière : elle se produit dans de petits endroits comme le Concert Senga, le Canari, le Monico, le Jockey, le Boeuf sur le toit ….………

En 1925, Paul franck le directeur de l’Olympia lui permet de passer dans cette salle mythique avec cette affiche :  » l’inoubliable inoubliée ».

Petit à petit elle retrouve son public, jusqu’à la fin des années 30 elle se produit dans les plus grandes salles parisiennes.

Parallèlement, elle entreprend une carrière au cinéma.

Elle apparaît dans 17 films, pour de courtes apparitions, comme dans Pépé le Moko (Jean Duvivier 1946) avec Jean gabin.

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En 1938, un de ses rôles lui fournit son plus grand succès  « La java bleue », tiré du film « Une java » de Claude Orval.

 

Pendant la seconde guerre mondiale Fréhel se produit à l’ Alhambra, à la Gaité Montparnasse, aux Variétes Rochechouart, …

Sa participation à des tournées en Allemagne lui vaut, à la libération, de passer devant le Comité d’épuration dont elle ressort libre.

Sa santé se détériore et Fréhel sombre dans le dénuement.

Son dernier grand spectacle a lieu à l’ Alhambra le 14 juin 1946.

 

Un gala de soutien est organisé en sa faveur  à l’Européen en 1949 avec  la participation de Fernandel, Tino Rossi, Susy Delair …..

 

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Détruite par l’alcool et la drogue, elle décède à Pigalle, dans un minable hôtel de passe, le 3 février 1951.

Fréhel reste une des grandes interprètes de la chanson réaliste.

 

 

Où est-il donc ?

Y´en a qui vous parlent de l´Amérique

Ils ont des visions de cinéma
Ils vous disent  » quel pays magnifique
Notre Paris n´est rien auprès d´ça « 
Ces boniments-là rendent moins timide,
Bref, on y part, un jour de cafard…
Encore un de plus qui, le ventre vide
A New-York cherchera un dollar
Parmi les gueux et les proscrits,
Les émigrants aux cœurs meurtris;
Il dira, regrettant Paris

{Refrain:}

Où est-il mon moulin de la Place Blanche?
Mon tabac et mon bistrot du coin?
Tous les jours pour moi c´était Dimanche!
Où sont-ils les amis les copains?
Où sont-ils tous mes vieux bals musette?
Leurs javas au son de l´accordéon
Où sont-ils tous mes repas sans galette?
Avec un cornet de frites à deux ronds
Où sont-ils donc?

{Refrain}

Mais Montmartre semble disparaître

Car déjà de saison en saison

Des Abbesses à la Place du Tertre,
On démolit nos vieilles maisons.
Sur les terrains vagues de la butte
De grandes banques naîtront bientôt,
Où ferez-vous alors vos culbutes,
Vous, les pauvres gosses à Poulbot?
En regrettant le temps jadis
Nous chanterons, pensant à Salis,
Montmartre ton  » De Profundis! « 

{Refrain}

 

Sources.

Wikipédia.

http://www.fremeaux.com

https://docs.google.com

 

 

 

4 réflexions sur « Fréhel : l’inoubliable et inoubliée. »

  1. La vie de cette dame est un véritable roman! Elle incarne un temps de grandes métamorphoses, entre passages dans la lumière, heurts et déboires. Elle est l’une des âmes éternelles de Paris. Entre grandeur et déchéance, les monstres sacrés laissent leur empreinte dans nos coeurs et dans nos esprits. A nouveau, merci pour la qualité de vos reportages dans lesquels je me plonge avec délices.
    Cette voix est inoubliable.
    Je vous souhaite une excellente journée, grosses bises
    Cendrine

  2. Ah quelle belle voix, vraiment agréable à écouter !
    Je ne connaissais pas son histoire, ce fut donc un plaisir de la découvrir à travers cet article.
    A bientôt 🙂

  3. Ping : Marguerite Boulc’h, également connu sous le nom Fréhel. | Lettres a la France

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