La Rue Watt … c’est la plus bath

« Lorsque j’y ai z’été  pour la première fois
C’était en février mais il n’faisait pas froid
Les clochards somnolaient sur les grilles fumantes
Et les moulins tournaient Dans la nuit murmurante
J’étais avec Raymond qui m’a dit « Mon colon,
II faut que tu constates  qu’y a rien comme la rue Watt,
La rue Watt ! » ………….. (premier couplet de « la rue watt »).

 

Le Raymond du premier couplet de « La rue Watt » c’est Raymond Queneau.

C’est lui qui un soir, fit découvrir cette rue  à Boris Vian. Cette visite nocturne inspira à Boris la   chanson que vous pouvez entendre actuellement, interprété par Philippe Clay.

 

Raymond Queneau ami de Boris Vian. Romancier, poète, dramaturge,  fondateur du groupe littéraire l’Oulipo.

Célèbre notamment grâce à « Zazie dans le métro et « Exercices de style ».

 

 

Philippe Clay, chanteur et acteur,  l’un des interprètes de « la rue Watt ». Il  est  né à Paris le 7 mars 1927 et mort à Issy-Les-Moulineaux.


Boris Vian le créateur en 1952  de « La rue Watt ».

Ecrivain, poète, parolier, chanteur, musicien de jazz, scénariste, traducteur,  Boris est né le 10 mars 1920 à Ville-d’Avray et mort le 23 juin 1959 à Paris.

Le livre le plus célèbre de Boris Vian. Il fut adapté pour le cinéma.

 

LA RUE WATT.

La rue Watt est une rue du 13e arrondissement de Paris. Longue de 500 mètres et large de 12 mètres, elle relie le quai Panhard-et-Levassor au carrefour des rues du Chevaleret et du Loiret.

La rue a été officiellement créée en 1863. Elle se situait sur la commune d’Ivry jusqu’à l’extension de Paris au-delà du mur des Fermiers généraux, décidée par Haussmann.

 

 

La moitié environ de la rue se situe sous les voies ferrées provenant de la gare de Paris-Austerlitz, qu’elle traverse de part en part. Presque inhabitée et rarement fréquentée, elle a suscité l’imagination des photographes, des poètes et des écrivains : Boris Vian lui a consacré une chanson, Jean-Pierre Melville la longue séquence qui ouvre son film Le Doulos, et Jacques Tardi l’a représentée dans certaines de ses bandes dessinées, adaptant en particulier Brouillard au pont de Tolbiac de Léo Mallet.

La rue Watt présente plusieurs atouts pour les amateurs de romans policiers: elle est inhabitée, elle est constamment plongée dans la pénombre, et elle est peu fréquentée.

 

 

L’ affiche du film du réalisateur  Jean-Pierre Melville.

Tourné en 1962, « Le Doulos » est un hommage au film noir américain que le réalisateur admirait. Le film  débute par une longue séquence pendant laquelle la caméra suit  Serge Reggiani remontant  la rue Watt.

 

 

 

Léo Malet écrivain né le 7 mars 1909 à Montpellier,  mort le 3 mars 1966.

En 1942  il se met au roman policier avec 120, rue de la Gare, mettant en scène un détective dont on allait parler : Nestor Burma. Dans la série, commencée en 1954, des   Nouveaux mystères de Paris, où chaque énigme a pour décor un arrondissement de la capitale, il se montre un peintre remarquable de la ville, de son atmosphère et de ses secrets…

 

C’est dans « Brouillard au pont de Tolbiac » écrit en 1956 par Léo Malet,  que l’on retrouve la rue Watt.

 

La couverture de la BD  Brouillard au pont de Tolbiac adapté par Jacques Tardi.

 

La rue Watt par Tardi.

La même vue en photo.

 

 

Une atmosphère unique avec ses raies de lumière zénithale associées à de ponctuels éclairages blafards.

 

 

La rue Watt après les travaux réalisés il y a quelques années.

 

 

 

 

 

 

13 réflexions sur « La Rue Watt … c’est la plus bath »

  1. Très bon article autour d’une excellente chanson de Boris Vian, une des plus belles du répertoire de Philippe Clay, immense artiste et interprète.

  2. Bonsoir Monsieur,
    Etudiante en architecture, j’étudie actuellement la rue Watt. j’ai lu l’ensemble de votre article à ce sujet. Pourriez-vous me dire si vous avez vous même parcouru cette rue avant ses rénovations ? Et si oui, pourriez-vous me décrire votre ressenti à ce sujet, avant et après rénovation ? Je m’intéresse particulèrement aux discours du public qui a emprunté ou qui emprunte cette rue.
    Par ailleurs, pourriez-vous me raconter comment vous avez toutes ces connaissances, ces références sur cette rue.

    Je vous remercie du temps que vous pourrez consacrer à cet échange de données,

    Cordialement,

    Marie Bailly

    • Bonjour,
      Un soir, raymond Queneau emmena son ami boris Vian découvrir la rue Watt, lequel impressionné écrivit la chanson que vous pouvez entendre dans l’article.
      C’est grâce à cette chanson, interprété par philippe Clay, que j’ai découvert l’existence de cette rue. Intrigué, j’y suis passé en voiture puis à pied, mais de jour … je regrette de ne pas l’avoir parcouru de nuit.
      En me documentant , dans des livres et aussi bien sûr sur internet, j’ai découvert que cette rue avait inspiré plusieurs artistes.
      Outre Quéneau et Vian citons :
      Melleville avec son film « Le Doulos » (le film débute par une longue séquence pendant laquelle la caméra suit Serge Reggiani remontant la rue Watt) si vous visionner cette séquence vous aurez une idée de l’atmosphère qui y régnait
      Léo Malet, avec son personnage récurrent Nestor Burma, dans « Brouillard au pont de Tolbiac »
      Jacques Tardi dans certaines de ses bandes dessinées.
      L’atmosphére mystérieuse de cette rue, sans habitant, était propice pour déclencher la créativité des créateurs particulièrement pour les romans policiers.

      J’espère que ma réponse vous sera utile.
      Je vous souhaite pleine réussite pour vos études

      gérard

      • Bonjour Monsieur,
        Je vous remercie pour votre précieuse réponse et vos encouragements.
        Pourriez-vous me préciser votre sentiment lorsque vous vous êtes rendu sur place ? Avez-vous retrouver cet univers si particulier des films et des livres (sachant qu’il y a eu des travaux de rénovation avec la ZAC Paris Rive Gauche)?
        Et avez-vous écrit cet article après vos visites de la rue?

        Je vous remercie du temps complémentaire que vous pourrez accorder à cet échange et ai conscience d’avoir posé de nombreuses questions.

        Cordialement,

        Marie Bailly

    • bonjour,
      J’ai entendu la chanson début 2011, je me suis documenté et je me suis rendu rue Watt. Je l’ai parcouru en voiture et à pied avant de publier l’article le 3 mars 2011.
      J ‘habite à proximité de Paris et je passais assez souvent près de cette rue sans connaitre son existence. Il y régnait une atmosphère très particulière : pas ou peu de passants, une lumière naturelle qui passait au travers des poutrelles espacées et aussi le bruit des trains juste au dessus de nos têtes. Comme je vous l’ai dit je regrette de ne pas l’avoir parcouru de nuit car ces impressions étranges devaient êtres encore amplifiées.
      J’y suis passé lundi dernier. La magie n’est plus du tout la même mais je trouve que, malgré les importantes modifications, elle vaut encore le détour. Les colonnes d’éclairage, que certains comparent au colonne de Buren, apportent une touche d’originalité. Quelques fresques décorent les murs.
      Merci pour vos intéressantes questions

      gérard

      • Bonjour Monsieur,
        Merci pour ces précieux compléments de données qui me seront très utiles.
        Je vous souhaite une bonne continuation et vous remercie encore pour cet échange.

        Cordialement,

        Marie Bailly

  3. De 1981 à 1984, j’ai habité cette rue.
    A l’automne et en hiver l’ambiance était glauque, pareil à une ville industrielle anglaise.
    J’ai vécu quatre année dans un squat abritant musiciens, photographes, graphistes, stylites, étudiants en cinéma, poètes et écrivains se côtoyaient.
    Contrairement à d’autres squats parisiens, jamais la drogue n’a gangrené nos relations, un exploit !
    Vivre à Never Land était intense ! L’échange et le troc étaient notre credo.
    Nous n’avions pas la trentaine, nous étions beaux et avions la rage au ventre !

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