Jacques Hélian a été le plus célèbre des chefs d’orchestre de variétés de l’après guerre. En septembre 1944, avec sa formation il interprète « Fleur de Paris » qui fait figure d‘hymne de la Libération.
Jacques Der Mikaëlian, pas encore Hélian, est d’origine arménienne, il nait le 7 juin 1912 dans le 10e arrondissement. Il est le 3eme du famille de 4 enfants. Son père Sarkis arrivé dans la capitale en 1906 a épousé Henriette Ruzé en novembre 1907.
Jacques est doué pour les études, il entre en 1927, à quinze ans et demi, à l’École Dentaire.
Son beau-frère raymond Legrand, grand musicien et frère du célèbre Michel, détecte les dons de Jacques pour la musique. Il lui fait découvrir le jazz et lui apprend à jouer du saxophone. Jacques arrête ses études au bout de trois ans et se consacre alors totalement à la musique.
En 1932, il intègre l’orchestre Roland Dorsay et ses cadets en tant que 3eme saxo.
C’est Roland Dorsay qui invente le nom d’artiste Hélian, il aurait dit à Jacques : « tu es né dans le 10eme mais ton nom Der Mikaëlian ne fait pas très Gare de l’Est, je vais le franciser ».
En 1934, il rejoint l’orchestre de Raymond Legrand comme saxo. Fin août 1934, la formation devient, sans Raymond Legrand, Les Vagabonds Musicaux puis, fin février 1935, Les Vagabonds du Jazz.
Jacques Hélian quitte cette formation le 15 avril 1936, pour l’orchestre de Jo Bouillon.
Le 25 septembre 1936 c’est la concrétisation d’un rêve : il est engagé par Ray Ventura pour jouer au sein de sa prestigieuse formation et faire partie des Collégiens.
En 1937, Jacques part faire son service militaire, il est libéré en octobre 1938.
Dès son retour, on propose à Jacques Hélian un projet d’émissions radiophoniques publicitaires pour le compte de la Société Occulta, fabricant des gaines Scandale. Le contrat est signé le 20 septembre 1938 : l’orchestre « Scandale, Direction Jacques Hélian » naissait.
Hélas, le 27 mars 1939, Jacques Hélian doit rejoindre le 5e R.I.
La guerre est déclarée le 3 septembre 1939, il est fait prisonnier le 15 juin 1940 et emprisonné sous le Matricule 16116 du Stalag VI F à Bathorn en Allemagne…
Il est rapatrié sanitaire et démobilisé le 3 mars 1943.
Il a 31 ans sa carrière de Chef d’Orchestre est devant lui…
Le 24 août 1944 la 2e D.B. du Général Leclerc entre dans Paris.
Les libérateurs sont accueillis …… à bras ouverts
Une foule innombrable, place de la Concorde,pour le défilé avec à sa tête le général de Gaulle
Les gamins de Paris …. c’est tout un poème
A la même époque, Jacques Hélian se prépare. Il recrute un groupes de musiciens pour former son orchestre.
Il engage Zappy Max comme chanteur, danseur et animateur. Le premier titre enregistré par la nouvelle formation est un coup de maitre: c’est le fameux « Fleur de Paris » de Vandair et Bourtayre.
Cette chanson va devenir un immense succès, le symbole de la Libération et l’indicatif de l’orchestre.
Zappy Max né à paris le 23 juin 192 restera 3 ans dans l’orchestre de Jacques Hélian avant de devenir l’un des animateurs radiophoniques les plus célèbres en France et en Belgique.
Zappy raconte dans un livre intitulé « Jacques Hélian et son orchestre: une saga fabuleuse » la formidable épopée de ce grand orchestre.
Ginette Garcin et Jean Marco les successeurs de Zappy Max.
En 1957, après 13 années l’aventure ce termine. La déferlante rock and roll met les grands orchestres de music-hall au tapis. Ray Ventura a déjà jeté l’éponge ; A son tour, Jacques Hélian dissout son orchestre.
L’orchestre de Jacques Hélian a enregistré près de 500 chansons parmi lesquels de grands succès, outre « Fleur de Paris » : « Le porte bonheur », « C’est si bon », « Etoile des neiges », « Luna Rossa », « Qu’il fait bon vivre », « Vieille canaille » reprise plus tard par Gainbourg ………………
L’orchestre a joué dans plusieurs films : Coeur de coq (1946), Pigalle-Saint-Germain-des-Prés (1950), Musique en Tête (1951) et Tambour battant (1952).
Jacques Hélian est décédé le 29 juin 1986 à Paris.
Mistinguett fut également l’interprète de « Fleur de Paris ».
La version de Maurice Chevalier rencontra un grand succès.
Contesté pour son comportement pendant la la durée du conflit
c’est par la chanson Fleur de Paris (1945) que l’artiste affirmera
son blanchiment et son nouveau départ.
11/02/2013. Je rajoute à cet article le commentaire fort intéressant de Henri Musielak
Conservateur Honoraire du Musée de la Diplomatie et de l’Émigration Polonaise :
« Pendant tout un temps, la mélodie « Une fleur de Paris » a servi d’indicatif à une émission en langue polonaise diffusée par Radio Lille à partir d’avril 1947. Réalisée d’abord dans les anciens studios du « Poste Parisien » par la Radiodiffusion Française (R. D. F.), situés au n° 116 de l’Avenue des Champs-Élysées, par la suite à la Maison de la Radio au n° 116 de l’Avenue du Président Kennedy, elle a eu un très grand succès mais a été supprimée en octobre 1997 par Mme Trautmann, ministre de la Culture et de la Communication. Cette émission avait été créée grâce à l’appui de Gaston Deferre selon ce que m’avait dit André Moosman qui a occupé plusieurs fonctions de responsabilité à la Radio ».
FLEUR DE PARIS
Paroles: M. Vandair, musique: H. Bourtayre, 1944
Mon épicier l’avait gardée dans son comptoir
Le percepteur la conservait dans son tiroir
La fleur si belle de notre espoir
Le pharmacien la dorlotait dans un bocal
L’ex-caporal en parlait à l’ex-général
Car c’était elle, notre idéal.
C’est une fleur de Paris
Du vieux Paris qui sourit
Car c’est la fleur du retour
Du retour des beaux jours
Pendant quatre ans dans nos coeurs
Elle a gardé ses couleurs
Bleu, blanc, rouge, avec l’espoir elle a fleuri,
Fleur de Paris
(Ce couplet n’est pas chanté ici)
Le paysan la voyait fleurir dans ses champs
Le vieux curé l’adorait dans un ciel tout blanc
Fleur d’espérance, fleur de bonheur
Tout ceux qui se sont battus pour nos libertés
Au petit jour devant leurs yeux l’ont vu briller
La fleur de France aux trois couleurs.
C’est une fleur de chez nous
Elle a fleuri de partout
Car c’est la fleur du retour
Du retour des beaux jours
Pendant quatre ans dans nos coeurs
Elle a gardé ses couleurs
Bleu, blanc, rouge, elle était vraiment avant tout
Fleur de chez nous.
Sources internet : Du temps des cerises aux feuilles mortes
Bonjour Gérard, j’ai adoré lire votre article et écouter cette chanson qui m’a rappelé ma grand-mère, Hélène, grande admiratrice de Jacques Hélian. J’ai grandi avec elle, en écoutant ses airs favoris. Sa cuisine était tout autant imprégnée de délicieuses odeurs que de musique… J’ai toujours aimé « Fleur de Paris » mais dans mon esprit c’est souvent « Etoile des neiges » qui revient… Je vous remercie pour ce très joli moment qui fait revivre bien des souvenirs.
Cendrine
Bonsoir Cendrine,
je suis heureux que mon article soit parvenu à vous remémorer les souvenirs heureux vécus auprès de votre grand-mère.
Jacques Hélian a effectivement enregistré en 1949. Avec ce disque il a reçu en 1951 le « Disque d’or » des « Millionnaires du disque ».
Encore merci pour l’intérêt que vous portez à mes articles
gérard
et c’est pas pour rien que mon pseudo est « une fleur de Paris » !!
tout s’explique !!!
je suis né en 42 plce Bellecourt à Lyon , cette chanson a bércé toute mon enfance ,
c’est un vrai bonheur que de l’entendre
On n’oublie jamais les chansons de son enfance