Le Moineau de Paris

Le célébrissime Moineau domestique est l’oiseau emblématique de Paris. Son nom de « moineau » vient probablement des moines avec lesquels il partage son plumage semblable aux robes de bure  ainsi qu’une calotte grise rappelant la tonsure  des ecclésiastiques.

 

Pour illustrer cet article,  j’ai choisi une chanson de Ferdinand-Louis Bénech et de Ernest Dumont interprétée par Les Frères Jacques (texte en fin d’article).

 

 

Le Moineau domestique  mesure de 14 à 18 cm, mais généralement entre 16 et 16,5 cm. Les adultes pèsent une trentaine de grammes, de 24 à 39,5 g.

 

 

Le Moineau domestique est monogame, et s’apparie généralement pour la vie,  mais les mâles surveillent de près leur compagne avant la reproduction pour éviter d’être faits cocu !!!

La femelle pond de trois à huit œufs. Ils seront couvés par les deux parents pendant 14 à 17 jours.

 

Vingt jours après leur éclosion, les jeunes peuvent quitter le nid, ce qui permet aux parents de nicher une nouvelle fois. Un moineau peut vivre jusqu’à treize ans.

 

 

Edith Gassion chantait dans les rues de Belleville et de Pigalle. C’est là qu’elle est repérée par Louis Leplée, directeur d’un des cabarets les plus en vogue à  Paris.

Il est emballé par la voix de la jeune femme et décide de l’engager immédiatement.

Il la baptise alors la Môme Piaf, nom qui en argot signifie petit oiseau et qui évoque toute la fragilité physique du personnage.

 

LE MOINEAU DE PARIS.

Dans l’jardin public, tout ensoleillé,
Un petit moineau sur l’herbe est tombé ;
Un gosse en haillons sur l’oiseau se jette,
Mais une brave dame d’un geste l’arrête.
Que fais-tu, gamin ? Laisse-le partir !
Ça t’amuse donc bien de le faire souffrir ?
Moqueur l’gosse répond, voyons la p’tit’ mère,
On s’connaît tous deux puisque l’on est frères ;
Car moi aussi, j’suis un petit
Que la misère a fait tomber du nid.

J’suis l’moineau, j’suis l’titi ;
J’suis l’ gamin d’ Paris.
Par les rues, je me faufile,
Nez au vent, bataillant,
Mais toujours content,
J’vais tout droit sans m’faire de bile,
J’suis farceur, j’ suis blagueur,
Ça, y a pas d’erreur.
Mais comme au fond, j’ai bon cœur,
Tout là-haut j’vais grimper de peur qu’il s’ennuie,
Remettre mon frangin dans son nid.

La bonne dame émue lui dit : Mon enfant,
T’es tout seul, veux-tu que j’ sois ta maman ?
L’enfant a dit oui ; elle l’emmène chez elle,
Lui s’étonne de tout : c’est une vie nouvelle.
Mais, en grandissant, il se trouve gêné,
Il n’ pense qu’à une chose : c’est sa liberté.
Dehors, le soleil éclaire la grande route.
C’est l’ printemps qui chante ; joyeux, il écoute.
Alors un soir, il est parti,
Laissant seulement ces quelques mots d’écrits :

J’suis l’moineau, j’suis l’titi ;
J’suis l’ gamin d’ Paris.
Dans la vie faut que j’me faufile.
Je suis grand, j’ai vingt ans ;
Faut qu’j’aille de l’avant.
Bonne maman, n’te fais pas de bile.
J’ suis farceur, j’suis blagueur,
Ça, y a pas d’erreur,
Mais n’crois pas qu’j’ai mauvais cœur.
M’en veux pas, tu l’sais bien : quand ils ont grandi,
Les moineaux se sauvent de leur nid.

Maint’nant, la brave dame a des ch’veux tout blancs.
Et souvent elle pense à son grand enfant
Qui s’est envolé, l’âme vagabonde.
R’viendra-t-il un jour ? C’est si grand le monde !
Mais voilà qu’un soir, quelqu’un a sonné :
Un sergent est là, sergent décoré.
Monsieur, vous d’mandez ?
Lui n’ose rien dire
Puis soudain s’avance dans un bon sourire
Et la prenant entre ses bras,
Il dit : Maman, tu n’me reconnais donc pas ?

J’suis l’moineau, j’suis l’titi ;
J’suis l’gamin d’ Paris
Qui revient au domicile.
J’suis pas riche, maintenant
Mais j’gagnerai d’ l’argent.
Bonne maman, ne t’ fais pas d’bile.
J’suis farceur, j’suis blagueur,
Ça, y a pas d’erreur,
Mais l’travail ne m’fait pas peur.
Mon devoir envers toi, maint’nant, j’ l’ai compris :
C’est mon tour de réchauffer ton nid.

 

 

2 réflexions sur « Le Moineau de Paris »

  1. Je suis émue par ce très joli reportage. J’adore observer les moineaux dans leurs jeux et leurs activités et quand ils viennent picorer dans ma main je suis heureuse. L’analogie entre ce petit oiseau facétieux et le titi parisien est très touchante. Merci pour ce beau moment et pour la poésie de vos articles. Je vous souhaite une excellente soirée. Cendrine

  2. Ping : 4/9 – LE MERLE, ROI DU MILIEU

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