Rémouleur est un vieux métier en voie de disparition. A Paris de nos jours on compte les rémouleurs en activité sur les doigts d’une main.
Appelé autrefois Gagne-Petit, le rémouleur se déplace avec sa petite charrette, sur laquelle est fixée une meule en grès. S’arrêtant à chaque coin de rue, il agite sa clochette en criant: « Rémouleur, rémouleur ! Repasse couteaux ! Repasse ciseaux ! ».
Leurs cris et le crissement de leur meule sur le métal, faisaient dans le temps partie des bruits typiques des grandes villes.
André Claveau (1911-2003) nous accompagne avec « Le rémouleur », chanson enregistrée en 1952.
Le rémouleur aiguise les ustensiles coupants et tranchants des ménagères ou des commerçants, mais aussi dans le passé, les poignards et les épées des gentilshommes, sur sa meule ambulante qu’il fait tourner avec ses pieds à l’aide d’une pédale.
Enseigne « Le remouleur » au 1 rue Fourcy dans le 4 éme. L’originale est conservée au musée Carnavalet.
Dans son ouvrage intitulé « Les Français peints par eux-mêmes : encyclopédie morale du 19 éme siècle » l’auteur Joseph Mainzer dit du rémouleur parisien :
<Lorrain ou Normand et le plus souvent Auvergnat je ne pense pas que le rémouleur fasse jamais de grandes affaires : la roue qu’il fait tourner n’est ni celle de la fortune ni celle de Frascati. Le nom originel de gagne-petit révèle d’ailleurs assez bien la modestie des prétentions du rémouleur>.
« AU GAGNE PETIT », enseigne d’un magasin aujourd’hui disparu, situé au 23 avenue de l’Opéra dans le 1er arrondissement.
Le rémouleur ou gagne-petit bénéficiait d’une bonne renommée auprès de la population.
La générosité d’Antoine Bonafox, gagne-petit de son état, contribua à renforcer cette image positive. Le rémouleur reçut en 1821 le prix Monthyon pour les raisons suivantes prononcées par le jury :
<la longue et touchante générosité d’un rémouleur auvergnat,qui , vivant à Paris du produit de sa journée, en consacra depuis plusieurs années une partie à soutenir une famille malheureuse, tel est en résumé la conduite d’Antoine Bonafox, né dans le département du Cantal et qui a mérité le second prix de vertu, consistant en une médaille d’or d’une valeur de 400 francs>.
Le rémouleur par l’illustratrice Germaine Bouret (1907-1953)
Un rémouleur affute une lame de scie (le Paris de 1900)
Sainte Catherine d’ Alexandrie (292-307) la patronne des rémouleurs.
« Le Remouleur » (1840), au Musée du Louvre, par Alexandre-Gabriel Descamps (1803-1860).
L’un des derniers rémouleurs de Paris.
Oui, c’est bien mais on le trouve Où ce survivant ???
Merci de me donner une piste (ou mieux une adresse…)
L’un des derniers signalés a été vue le dimanche au marché Richard Lenoir à la Bastille.
lire aussi cette interview d’un rémouleur parisien article :
http://www.liberation.fr/economie/010164146-lames-vagabondes
merci
gérard
Encore un métier ancien qui disparait peu à peu… C’est en photographiant la façade du Gagne Petit avenue de l’Opéra que je suis venue lire ton article.
Passionnant ! Bon dimanche
Bonjour,
Je suis photographe, je suis en train de réaliser un reportage sur les métier artisanaux de Paris et je cherche ce monsieur. Auriez-vous ses coordonnées? Ca me serait d’un grand secours, je le recherche désespérément…
désolé mais je n’ai pas d’info sur ce rémouleur …. bon courage pour votre reportage très prometteur
gb
Bonjour,
Antoine Bonafox, s’appelait en fait Antoine de Bonnafos, il était originaire de Paulhac dans le Cantal, il est né le 31 mars 1781. Son père Jean-Antoine de Bonnafos était écuyer et seigneur de la Roussille à Paulhac. Je pense qu’il a quitté son village à la révolution. Il était le second d’une fratrie de 11 enfants. Je suis un neveu à la septième génération d’Antoine de Bonnafos et j’ai échangé récemment avec le conjoint de l’une de mes cousines elle même nièce au 5ème degré, qui a trouvé dans ses archives la médaille du prix Montyon qu’avait reçu Antoine en 1821. Je pense qu’elle est toujours en possession de cette médaille. Il existe un document relatant l’histoire d’Antoine et de sa voisine sur le lien suivant : http://gallica.bnf.fr/services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&collapsing=disabled&query=%28gallica%20all%20%22galerie%20des%20prix%20montyon%20rémouleur%22%29%20and%20dc.relation%20all%20%22cb44358869p%22&rk=21459;2
Nous ne savons pas ce qu’est devenu Antoine après l’obtention de sa médaille, mais visiblement, il l’a gardé toute sa vie durant.
Antoine était descendant de nombreuses personnalités illustres, on retrouve dans son ascendance, les noms prestigieux : de Polignac, de Mercoeur, d’Auvergne, de Normandie… Il était un descendant à la 5ème génération de François de Bonnafos de Belinay, Baron de Belinay, capitaine d’infanterie, gentilhomme de la chambre du roi Louis XIV.
bien à vous,
Wilfried MARY
merci pour ces informations passionnantes !
gérard
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