Venus d’Asie, de nouveaux barbares, les Huns ont passé le Rhin. Ils sont six cent mille. Ils massacrent et détruisent tout sur leur passage.
LeuR chef, Attila, « laid comme le péché » se fait appeler « le fléau de Dieu ». Il se vante que l’herbe ne repousse pas là ou son cheval à posé les sabots.
L’épouvante marche devant lui.
Attila suivi de ses hordes barbares foule aux pieds l’Italie et les Arts (détail), Eugène Delacroix, 1847.
Voici qu’il s’approche de Paris. La terreur saisit les parisiens. Ils s’apprêtent à abandonner leur ville et à fuir loin de leurs foyers.
Une femme connue pour sa piété et sa bienfaisance, Geneviève, tente de les rassurer. Elle leur prédit qu’Attila ne viendra pas à Paris. Ils ne l’écoutent pas et menacent de la tuer à coups de pierres.
Sainte Geneviève protège Paris des Huns devant l’Hôtel de Ville. Huile sur toile anonyme datant du début du XVIIe siècle. © Collections du Musée Carnavalet.
Mais les parisiennes prennent parti pour elle et refusent de partir.
Le calme revient dans les esprits. Personne ne songe plus à s’éloigner. Or, il arrive qu’Attila se détourne vers Orléans.
Bientôt il est battu aux Champs Catalauniques et chassé de la Gaule.
Paris est sauvé.
La bataille des Champs Catalauniques.
Les Parisiens sont reconnaissants à Geneviève de les avoir guéris de la peur et l’Église en fait une sainte.
Quand elle meurt , à 89 ans, en 512, on l’enterre dans une église qu’avait fait bâtir Clovis. Pour tous cette église devient l’église Sainte-Geneviève et la hauteur sur laquelle elle s’élève la Montagne Sainte-Geneviève .
Plus tard, une abbaye du même nom fut construite dans le voisinage. De ces monuments il nous reste la tour Clovis, qui fait partie maintenant du lycée Henri IV.
Tour Clovis et lycée Henri IV.
Au moyen âge, quand éclatait une épidémie, par exemple cette espèce de gangrène terrible qu’on appelait le Mal des Ardents ou Feu de Saint-Antoine, on prenait à l’église Saint-Geneviève la châsse qui contenait les reliques de la sainte et on la portait en procession à travers les rues de Paris. On espérait ainsi faire reculer le fléau.
Cette toile de Gabriel-François Doyen montre les Parisiens invoquant sainte Geneviève pour qu’elle fasse cesser le fléau qui s’abat sur eux (église Saint-Roch).
Le peintre Puvis de Chavannes a retracé en de magnifiques fresques sur les murs du Panthéon les épisodes historiques ou légendaires de la vie de sainte-Geneviève, patronne de Paris (la première image de cet article représente Sainte-Geneviève ravitaillant Paris).
Le panthéon au milieu du XIX éme siècle.
Puvis de Chavanne a réalisé au Panthéon ses plus belles fresques parmi lesquelles: La jeunesse de Sainte Geneviève et Sainte Geneviève de Paris.
Sainte-Geneviève veillant sur Paris.
Sainte-Geneviève enfant, en prière.
L’enfance de Sainte-Geneviève.
Sainte-Geneviève sur la façade de l’église éponyme.
Sainte Geneviève poème de Charles Péguy (1951) – merci à alain Collongues.
Comme elle avait gardé les moutons à Nanterre,
On la mit à garder un bien autre troupeau,
La plus énorme horde où le loup et l’agneau
Aient jamais confondu leur commune misère.
Et comme elle veillait tous les soirs solitaire
Dans la cour de la ferme ou sur le bord de l’eau,
Du pied du même saule et du même bouleau
Elle veille aujourd’hui sur ce monstre de pierre.
Et quand le soir viendra qui fermera le jour,
C’est elle la caduque et l’antique bergère,
Qui ramassant Paris et tout son alentour
Conduira d’un pas ferme et d’une main légère
Pour la dernière fois dans la dernière cour
Le troupeau le plus vaste à la droite du père.
Très bel article Gérard, tu peux être fier de toi, tu publies des choses passionnantes!
Et pour la petite histoire, dans ma thèse de Doctorat, un chapitre était consacré à Geneviève et à Attila, au Panthéon etc… Souvenirs, souvenirs…
J’espère que vous allez tous bien, je n’ai plus de messagerie depuis plusieurs jours, après une grosse tempête les problèmes de réseau ont empiré… Orange répare… Tu sais que c’est compliqué là où on habite car on est à la limite d’une zone blanche.
On a accès à Internet à une vitesse limitée, grosses galère pour la publication des articles… On fait avec!
Normalement, on devrait retrouver la messagerie dans deux à trois jours, je t’enverrai un mail à ce moment-là.
Christophe, à son travail, est resté quinze jours sans Internet ni téléphone, à notre époque ça semble fou…
Encore bravo pour ton article et ta riche et belle documentation
Bonne soirée et gros bisous
Cendrine
Le magnifique poème de Péguy, en hommage à la patronne de Paris, a ici toute sa place :
Comme elle avait gardé les moutons à Nanterre,
On la mit à garder un bien autre troupeau,
La plus énorme horde où le loup et l’agneau
Aient jamais confondu leur commune misère.
Et comme elle veillait tous les soirs solitaire
Dans la cour de la ferme ou sur le bord de l’eau,
Du pied du même saule et du même bouleau
Elle veille aujourd’hui sur ce monstre de pierre.
Et quand le soir viendra qui fermera le jour,
C’est elle la caduque et l’antique bergère,
Qui ramassant Paris et tout son alentour
Conduira d’un pas ferme et d’une main légère
Pour la dernière fois dans la dernière cour
Le troupeau le plus vaste à la droite du père.
Charles Péguy
merci pour cette découverte. je vais ajouter ce poème dans l’article
gérard