Poète, romancier, Eugène Delaisse alias Pierre Coran est belge. Né en 1934 dans la banlieue de Mons, Il fut instituteur, puis directeur de l’École d’Application de l’École Normale de l’État à Mons et professeur d’histoire de la littérature.
Pierre Muraccioli dit Antoine, naît le 4 juin 1944 à Madagascar. Ingénieur de formation, il trouve consolation dans l’écriture de chansons à la suite d’un chagrin d’amour. Vêtu de sa chemise à fleur, il connaît le succès en 1966 avec ses célèbres Élucubrations.
Outre une, anecdotique (?), ressemblance physique, j’ai trouvé amusant d’associer le poème « Paris blanc » de Coran et « Juste quelques flocons qui tombent » d’Antoine.
Calme, apaisant, le poème de Coran est destiné aux jeunes mais aussi à la part d’enfance qui vit en chacun de nous.
Plus dramatique, Les «flocons qui tombent» s’apparentent à l’hiver nucléaire et aux retombées radioactives qui aurait détruit pratiquement toute vie dans Paris.
Paris blanc de Pierre Coran.
La neige et la nuit
Tombent sur Paris,
A pas de fourmi.
Et la ville au vent
Peint l’hiver en blanc,
A pas de géant.
La Seine sans bruit
Prend couleur d’encens
Et de tabac gris.
A l’hiver en blanc,
Le temps se suspend,
A pas de fourmi.
A pas de géant
Tombent sur Paris
La neige et la nuit.
Juste Quelques Flocons qui Tombent d’ Antoine.
Juste quelques flocons qui tombent
Sur les dernières traces de pas
Depuis plusieurs jours la ville est morte
Les seuls vivants c’est toi et moi
Juste quelques flocons qui tombent
Tard dans une rue du Marais
La rue est blanche, la rue m’inonde
Tu es si douce à mon côté
Juste quelques flocons qui tombent
Je ne sais pas ceux qui les ont tués
Ils avaient si peur de leurs bombes
C’est autre chose qui est arrivé
Juste quelques flocons qui tombent
Nous vivrons bien sans eux au fond
Ils étaient si fiers de leur monde
Ils l’ont cassé en poussant sur un bouton
Juste quelques flocons qui tombent
Je t’aimerai mais nous serons prudents
Pour ne pas refaire un monde
Adam et Eve ont raté le précédent.
Bravo pour ce choix, une sensibilité qui est tienne et qui ne peut qu’émouvoir les visiteurs de ton blog.
Je trouve que les deux écrits vont très bien ensemble.
Subtile résonance…
On perçoit la beauté, le danger, l’amour des lieux, la poésie qui s’enivre de ce monde qu’est Paris
Merci Gérard, gros bisous et notes fleuries d’amitié!
Cendrine