Le saut filmé de Franz Reichelt.
Année 1900, nous sommes à l’époque des débuts de l’aviation. De nombreux accidents surviennent causant la mort de téméraires pilotes, cela incite des chercheurs à tenter de mettre au point un parachute.
Franz Reichelt est de ceux là.
D’origine autrichienne, Il est né en 1878 à Wegstadlt (aujourd’hui Štětí en république Tchéque), arrivé à Paris en 1900, il s’installe rue Gaillon dans le 2éme arr. en tant que tailleur pour dame.
Il obtient la nationalité française en 1911 faisant franciser son prénom en François.
Dès 1910 il travaille sur un costume parachute inspiré de la physionomie des chauves-souris.
Avant sa fatale expérience de la tour Eiffel, Reichelt se livre à des essais ( peu concluants) avec des mannequins dans la cour de son immeuble dans le quartier de l’Opéra.
Au début de février 1912 il annonce à la presse qu’il va réaliser un saut depuis le 1er étage la Tour Eiffel pour prouver la valeur de son invention. Pour cet essai, il a obtenu une autorisation de la Préfecture de police mais uniquement avec des mannequins.
Le dimanche 4 février à huit heures du matin il arrive en compagnie d’un ami et revêtu de son vêtement. Quelques journalistes sportifs, des photographes et des professionnels de l’aviation prévenus de l’expérience l’attendent.
Jeune, alerte, de taille élancée, M. Reichelt se prête volontiers à l’examen des curieux. Il est revêtu d’une espèce de combinaison de couleur brune. La poitrine ressemble au plastron bombé d’un escrimeur et, sur les épaules, les ailes repliées de l’appareil semblent de lourdes épaulettes.
L’aspect de l’ensemble est élégant et l’inventeur fait remarquer à tous que son vêtement ne gêne pas les mouvements.
On s’étonne bien un peu de ne pas voir le mannequin annoncé, puis on apprend sans trop d’étonnement que le jeune tailleur entend expérimenter lui-même et en personne son parachute.
Là-haut, sur le rebord extérieur de la plate-forme, on aperçoit bientôt M. Reichelt, que ses amis aident à déplier son appareil.
Enfin, tout à coup, l’inventeur s’élance dans l’espace d’un bond qui paraît prodigieux. L’appareil est à demi ouvert et la chute commence assez lente. Mais, instantanément, elle augmente de vitesse. L’appareil se repli subitement sur François et une masse s’abat sur le sol.
L’on dégage le malheureux inventeur de son appareil, on tente de le rappeler à la vie ; il est mort et il n’y a plus qu’a ramener à son domicile le corps de ce malheureux, qui croyait quelques secondes plus tôt tenir enfin la gloire et la fortune.
C’est une terrible et magnifique histoire! La mort de ce malheureux nous émeut et nous rappelle que croire en ses rêves est essentiel et que l’audace de certains ouvre la porte à la découverte de grandes inventions. Un très bel article signé Gérard qui se lit de manière palpitante. Franchement bravo, je vais le faire lire à Christophe.
Un Joyeux Noël pour ta famille et pour toi avec beaucoup de bonheur et de gourmandise assouvie! Gros bisous. Cendrine